Alors que l’on pouvait penser que la présidente de la Commission de l’UE (Union européenne), Ursula von der Leyen, usait de son poids pour faire durer la procédure judiciaire ouverte à son encontre à cause de son manque de transparence avéré dans le cadre du Pfizergate, des informations venues tout droit de la Belgique réfutent, en partie, cette idée.
En effet, à en croire la presse belge, le système judiciaire local est sous asphyxie depuis un bon nombre d’années. Entre réformes de retraite, manque d’effectifs et infrastructures vétustes, les maux qui le touchent ont poussé plus d’un millier de magistrats à manifester, en juin dernier, devant le Palais de justice de Bruxelles afin de réclamer plus de moyens à l’Etat.
La Belgique abrite un nombre si important d’institutions européennes qu’il est incompréhensible qu’elle se retrouve aujourd’hui dans l’incapacité d’avoir une justice fonctionnelle sur des affaires impliquant des personnes morales ou physiques relevant de sa compétence territoriale. Surtout que la situation actuelle n’est pas apparue du jour au lendemain. D’où les incriminations adressées aux autorités belges.
Ce constat est partagé par le procureur de l’UE (EPPO), dont les dossiers se retrouvent directement impactés. Des chiffres ont été communiqués pour illustrer l’immensité du problème, comme par exemple, le fait que la cellule centralisant les affaires liées au crime organisé et aux délits financiers n’ait que 35 employés, la moitié étant assignée aux 79 dossiers de l’EPPO.

En clair, hormis leurs capacités propres à entraver l’évolution de leurs pépins juridiques, Ursula von der Leyen et ses collègues fraudeurs profitent d’un système à l’abandon, qu’ils ont trouvé ainsi, et qui, selon l’OCDE, n’a débouché que sur la condamnation de trois individus depuis 2016 pour des faits de corruption. Aucune entreprise n’y a jamais été condamnée pour lesdits faits.
Malgré une décision défavorable rendue par la Haute cour de justice européenne en mai dernier à la cheffe de la Commission de l’UE et lui reprochant d’avoir failli à son devoir de transparence, il semblerait que ce ne soit pas demain la veille que justice puisse être rendue sur le dossier d’Ursula von der Leyen. Un pareil scenario pourrait être évité mais cela relève désormais de l’hypothétique.