La pression sur Denis Sassou Nguesso pour qu’il abandonne le pouvoir est insistante. Il lui est impossible de l’ignorer : Donald Trump, Emmanuel Macron, l’opposition nationale, la société civile nationale, les ONG internationales, la diaspora, une partie de l’armée, plusieurs membres du clan d’Oyo et non des moindres, etc. lui demandent, avec insistance, de passer la main. Au nom de la paix ! Emmanuel Macron, son principal allié, par exemple, lui demande d’organiser une transition politique qui devrait lui permettre une sortie moins compliquée du pouvoir, ce qui voudrait dire qu’il ne devrait pas être candidat à sa succession lors de la prochaine élection présidentielle. Celle-ci pourrait même être retardée si un accord politique est trouvé dans le cadre d’une transition acceptée par tous.
Mais, Sassou, qui ne dit ni Oui ni Non, joue au malin. C’est ainsi qu’il a fait des pieds et des mains pour être invité à la parade militaire organisée par le président chinois, Xi Jinping, en marge d’un Sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui avait réuni , le 1er septembre, à Tianjin, une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement dont le président russe, Vladimir Poutine, et le premier ministre indien, Narendra Modi (sur notre photo de famille, Sassou-Nguesso pas invité n’y figure pas). Prêt à vendre son pays pour rester au pouvoir, Sassou-Nguesso a rencontré Xi Jinping pour lui livrer le Congo-Brazzaville. Il n’y a pas un autre mot. En effet, les deux chefs d’Etat ont annoncé, conjointement, jeudi, 4 septembre, le renforcement des relations bilatérales au rang de « communauté d’avenir partagé de haut niveau ». Autrement dit, la Chine se résout à occulter encore plus certaines créances congolaises demandées par le FMI pour ne pas compromettre ses négociations avec le gouvernement congolais.

On sait qu’au regard des créances connues et non cachées, l’endettement du Congo par rapport au PIB est de plus de 100% actuellement, c’est-à-dire, bien supérieur aux 70% requis pour tout membre de la CEMAC. La gestion du Congo-Brazzaville est donc un véritable caillou dans la chaussure de Sassou au regard de sa position de grand producteur de pétrole avec une population à peine de 5 millions d’habitants. La malgouvernance du pouvoir de Brazzaville est manifeste pour ne pas dire caractéristique.

Sassou n’a pas, seulement, forcé sa présence en Chine pour rencontrer Xi Jinping. Il l’a fait, aussi et surtout, pour s’entretenir avec Vladimir Poutine. Avec le rejet de ses anciens amis occidentaux dont il fait l’objet, il se voit obligé, contraint-forcé, aujourd’hui, de se jeter dans les bras du président russe. Ce dernier qui a le sens de la formule a annoncé après l’avoir reçu qu’il était un vieil ami de la Russie. La vérité est qu’il avait cessé de l’être à la fin du marxisme-léninisme au Congo et la chute du Mur de Berlin. Il le redevient aujourd’hui parce qu’il souhaite faire venir une milice russe du type Wagner sécuriser son pouvoir (ou ce qu’il en reste) au Congo-Brazzaville.
Avis donc à ceux qui demandent le départ de Sassou du pouvoir. Il fait tout pour s’y maintenir contre vents et marées, et ce par tous les moyens.