William Ruto aime la provocation, encore plus, depuis que son pays assure la présidence tournante de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE). Le 15 août dernier, dans le cadre de la réorganisation de ses effectifs diplomatiques, il a surpris en nommant un consul général à Goma, la ville symbolisant le gros des maux du pouvoir de Kinshasa.
Immédiatement critiquée par la diplomate en chef, Thérèse Kayikwamba Wagner, pour atteinte manifeste à la souveraineté de la RDCongo, cette décision a été défendue par le premier ministre et ministre kényan des Affaires étrangères, Musalia Mudavadi, qui nie toute intention du genre, et parle plutôt d’un acte visant à renforcer les liens bilatéraux.
Habitué à rattraper les frasques de son patron, Musalia Mudavadi est en plein dans son rôle de fidèle parmi les fidèles de William Ruto. Celui-ci prend, visiblement, un malin plaisir à tester les limites de ces relations avec ses voisins de la sous-région, en particulier, le Soudan et la RDCongo. La logique de ses agissements étant essentiellement financière.

Après réflexion, les autorités rdcongolaises ont considéré comme étant nulle et caduque la nomination de Judy Kiaria Nkumiri par leurs consœurs kényanes, faute d’avoir été consultées en amont. Elles voient bien que le dirigeant kényan n’est pas un homme sérieux, mais, préfèrent éviter de lui adresser une plainte formelle. Cette stratégie risque, plutôt, d’être contreproductive, l’intéressé étant coutumier des actes d’ingérence étrangère.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)