SECURITE : Les Etats-Unis mettent la pression sur le Mali

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Après la publication du communiqué du département d’Etat américain, du 30 octobre, demandant aux citoyens américains vivant au Mali de quitter le pays pour des raisons sécuritaires, l’Allemagne, l’Italie et d’autres pays occidentaux se sont inscrits en solidarité, adressant, à leur tour, une note similaire à leurs ressortissants. En cause, la crise du carburant et l’insécurité qui frappent la junte au pouvoir, depuis le blocus instauré par les djihadistes.

Mais, derrière cette annonce de Washington censée jeter le discrédit sur les autorités maliennes de transition à l’international, se cache un objectif bien précis de reprise de la coopération entre Bamako et la capitale américaine. En effet, cet été, Donald Trump a tenté de démontrer à au président, Assimi Goita, et à ses deux frères d’armes de l’AES (Alliance des Etats du Sahel, qui regroupe le Mali, le Niger et le Burkina Faso ), Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani, qu’il n’est pas Joe Biden. C’est ce dernier qui avait suspendu le partenariat militaire avec le Mali.

Fidèle à sa logique transactionnelle, le président américain a dépêché deux envoyés spéciaux pour convaincre le régime d’Assimi Goita de relancer la collaboration militaire, moyennant un accès aux minerais locaux, en particulier, l’or et le lithium. En contrepartie, la Maison Blanche éliminerait les chefs djihadistes qui entretiennent l’instabilité au Mali. Ayant acté ce changement d’attitude américain, le général-président, Goita, n’aurait toujours pas répondu, des mois après.    

Ce qui a le don d’agacer Trump, le poussant à accroître la pression sur l’actuel locataire du palais Koulouba au travers du communiqué d’alerte maximale pondu par Marc Rubio à l’endroit des ressortissants américains présents sur le sol malien. Ce durcissement de ton était prévisible, même si le retrait du Mali, quelques jours avant, de la liste des pays africains devant payer une caution pour toute demande de visa vers les Etats-Unis pouvait suggérer que les relations entre les deux pays étaient en voie d’amélioration.  

La pression de Donald Trump ne suffit pas à faire plier Assimi Goïta.

Pas sûr que les autorités maliennes apprécient ce procédé de leurs consoeurs américaines, ni d’ailleurs celles de leurs suiveuses italiennes, allemandes, canadiennes, espagnoles et autres. Bamako n’a pas encore réagi, car trop affairée à minimiser l’impact de ladite crise sur l’économie nationale. Mais, nul doute que son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, s’exprimera sur le sujet le moment venu.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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