BURKINA FASO : Les Pro-Compaoré préparent-ils son retour au pouvoir ?

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Baptisée « Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale » (CODER), cette structure regroupe, outre, le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès), l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), principal parti allié du pouvoir de Compaoré, la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), proche de Djibrill Bassolé, l’ex-chef de la diplomatie de Compaoré ou, encore, l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) de Me Hermann Yaméogo.

Le général, Djibrill Bassolé, actuellement, emprisonné, et Me HermannYaméogo, sorti, récemment, de prison, sont, tous deux, inculpés pour leur implication présumée dans le putsch manqué de septembre 2015 contre le gouvernement de transition mis en place après la chute de Blaise Compaoré.

Le Faso autrement de Ablassé Ouédraogo, un autre ancien ministre des Affaires étrangères de Compaoré passé dans l’opposition avant sa chute est, également, membre de cette coalition. C’est le seul parti ayant, activement, pris part aux manifestations anti-Compaoré qui ont précipité sa chute à figurer dans cette coalition, qui rassemble les partisans du régime déchu.

La CODER « est non seulement un cadre de dialogue, de concertation et d’action politique, mais également un cadre de recherche de la cohésion sociale, de l’unité et de la réconciliation nationale des Burkinabè », a déclaré Ablassé Ouédraogo, porte-parole de cette coalition.

Ce nouveau regroupement semble diviser l’espace politique burkinabè en trois groupes fondamentaux.

D’un côté, figurent les partis politiques proches du pouvoir du président, Roch Marc Christian Kaboré, regroupés au sein de l’Alliance pour la majorité présidentielle constituée par une vingtaine de partis dits de gauche. De l’autre côté, on trouve les partis regroupés autour du chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, appelés Coalition pour le vrai changement, qui comprend des libéraux et des progressistes. Et enfin, la CODER, qui regroupe des socio-démocrates, mais aussi, des partis libéraux et des centristes.

Dans son « manifeste » fondateur, la CODER dénonce les problèmes sociaux, économiques, mais aussi, l’appareil judiciaire « qui est presque exclusivement formaté pour le châtiment des anciens alliés, aujourd’hui déclarés parias de la République ».

Ses fondateurs ont lancé « un appel solennel » au président (Roch Marc Christian) Kaboré « pour l’ouverture d’un « dialogue national inclusif, seul chemin qui mène à la paix et à l’unité nationale, gage d’un développement inclusif et durable ».

Resté 27 ans à la tête du pays, Blaise Compaoré avait été chassé du pouvoir, le 31 octobre 2014, par une insurrection populaire (notre photo), le peuple burkinabè refusant de le laisser réviser la Constitution pour briguer un nouveau mandat. Il s’est réfugié en Côte d’Ivoire, pays dont il a acquis la nationalité.

Avec AFP

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