ACCUEIL DES ETUDIANTS : La France ferme la porte aux Africains (à double tour)

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Les difficultés financières de la France n’expliquent pas tout. La volonté politique de la France est de regarder ailleurs, vers des pays autres qu’africains au moment où à Erevan, le mois dernier, en plein Sommet de la Francophonie, Emmanuel Macron, le jeune président français, expliquait à ses homologues sa volonté de renforcer les liens qui unissent les pays francophones. Paroles paroles paroles… Un mois, seulement, après, il frappe là où ça fait mal : le portefeuille. En effet, son premier ministre, Edouard Philippe, a dévoilé, lundi, 19 novembre, un plan destiné, officiellement, à favoriser l’attractivité des universités françaises. Pour y parvenir, la France compte faciliter l’obtention des visas, offrir plus de bourses, ouvrir des campus à l’étranger, mais aussi, augmenter les frais de scolarité. Objectif : attirer beaucoup plus d’étudiants étrangers. Mais, des étudiants de préférence non-africains, triés sur le volet issus, notamment, des pays émergents.

La particularité de l’enseignement supérieur français, était sa gratuité contrairement à celui des pays anglo-saxons. Arrivé au pouvoir en juin 2017, Emmanuel Macron va non seulement le rendre payant, mais aussi, de plus en plus difficile, d’accès pour les étudiants africains. Actuellement, ils sont une centaine de milliers de personnes dont plus de la moitié vient du Maghreb.

A partir de la rentrée 2019, ils devront s’acquitter de 2.770 euros en licence et 3.770 euros en master et doctorat, selon le gouvernement, soit « un tiers du coût réel » d’un étudiant étranger pour les Finances publiques selon le gouvernement. Pour faire passer la pilule, Edouard Philippe explique : « Nous resterons très en-dessous des 8.000 à 13.000 euros de nos voisins néerlandais et des dizaines de milliers de livres en Grande-Bretagne, et de la plupart des pays européens, sans évoquer bien sûr la situation sur la continent nord- américain ». Le problème est que la bourse à laquelle fait allusion le premier ministre français, n’est attribuée qu’à un très petit nombre d’étudiants africains, généralement, 1 à 2% de personnes. L’argument est, donc, beaucoup plus, démagogique que réel.

L’autre problème, c’est que le chômage étant un cancer que le gouvernement n’arrive pas à extirper, les petits boulots pour les étudiants africains, sont de plus en plus rarissimes. Quant aux parents restés au pays, il ne se compte pas beaucoup qui soient capables de payer l’équivalent de deux millions de F CFA (3.000 euros) pour financer la scolarité d’un enfant, étant donné qu’à cette somme, il faut ajouter le logement, la restauration, le transport, la santé, les loisirs, bref, toutes choses qui permettent à un étudiant africain d’évoluer, sans stress, dans son environnement où il ne se compte pas que des étudiants africains.

Le président français étant, généralement, considéré comme le président qui ramasse chez les pauvres pour donner à ses « amis les riches », cette décision n’a pas beaucoup étonné car aucun secteur n’est plus épargne par la hausse des taxes et autres contributions en France depuis l’année dernière, en dehors de certains impôts (de contribution et de solidarité) comme l’impôt sur la fortune qui a, très vite, été supprimé au nom d’une logique économique que 75% de Français, qui condamnent la politique de Macron, ont du mal à comprendre.

« Les étudiants venant de pays d’Afrique sont particulièrement nombreux et ce sont les premiers touchés par cette annonce qui mènera les frais d’inscription à plus de 3000 euros en master… Ce sont des frais très importants et des barrières que l’on met à l’accès à l’enseignement supérieur et encore une fois pour toujours les mêmes », s’est, de son côté, insurgée la présidente de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France), Lilâ Le Bas.

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