AFRIQUE DU SUD/ZIMBABWE : Cyril Ramaphosa soutient Emmerson Mnangagwa malgré le durcissement de son régime

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Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a estimé, mardi, 22 janvier, que la levée des sanctions visant le Zimbabwe serait le meilleur moyen pour la communauté internationale d’apaiser la crise qui touche le pays. Sur ce plan, il est en droite ligne du soutien qu’apportaient au régime de Camarade Bob, le président, Jacob Zuma, et avant lui, le président, Thabo Mbeki. Il ne faut pas s’étonner : les dirigeants de l’Afrique du Sud, tous issus de l’ANC, apprécient tout l’appui que leur avait apporté le Zimbabwe devenu indépendant, pour contrer les racistes qui détenaient le pouvoir à Pretoria, avant la fin de l’apartheid. Membre de « La ligne de front » qui était constituée de pays de l’Afrique australe qui soutenaient la lutte de l’ANC, le Zimbabwe était un des pays les plus engagés dans ce combat et l’ancien premier ministre, Robert Mugabe, en prenait pas de gants pour dire les vérités qui dérangeaient à son homologue britannique, Margaret Thatcher. En difficultés depuis plusieurs années, déjà, le Zimbabwe a, toujours, bénéficié de la sollicitude et des concours divers de l’Afrique du Sud.

« Il n’est plus nécessaire de maintenir des sanctions contre le Zimbabwe désormais, car ils se sont engagés sur la voie de la démocratie et d’une véritable reprise, et nous les aiderons le mieux en levant ces sanctions », a déclaré Cyril Ramaphosa, lors d’une apparition à l’Organisation internationale du travail (OIT), à Genève.

Le Zimbabwe a été secoué, mi-janvier, par de violentes manifestations contre la hausse spectaculaire (+150%) des prix des carburants ordonnée par le gouvernement, dans un pays étranglé par deux décennies de crise économique.

Le régime du président, Emmerson Mnangagwa, ancien ministre de la Sécurité et ancien patron des renseignements, a riposté en ordonnant une répression féroce contre le principal syndicat du pays (ZCTU), qui avait appelé à une grève générale de trois jours, la société civile et l’opposition.

Cyril Ramaphosa a déclaré aux journalistes que la levée des sanctions « pourrait faire baisser la tension actuelle dans le pays » (sur notre photo Cyril Ramaphosa avec Paul Kagame et Emmerson Mnangagwa lors de son investiture en août dernier à Harare).

L’Afrique du Sud a parlé, à plusieurs reprises, avec le Zimbabwe pour examiner les moyens d’apaiser la crise, mais, sans pouvoir trouver un accord jusqu’ici, a reconnu le président sud-africain. Il faut dire que l’Afrique du Sud qui est embourbée, elle-même, dans une crise sans nom, ne peut pas, réellement, venir en aide au Zimbabwe, de façon concrète.

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