AFRIQUE : La mémorable leçon du président nigérien à ses très chers homologues du continent

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Cette leçon n’est pas exceptionnelle bien que mémorable. Elle a même l’air du déjà entendu. Mais elle vaut la peine d’être répétée. Oui, le président du Niger, Mahamadou Issoufou, exhorte, tout simplement, les pays africains à transformer, sur place, leurs matières premières pour gagner le combat contre la migration clandestine. Il sait, parfaitement, de quoi il parle : l’exploitation de l’uranium dont le Niger abrite l’un des plus grands gisements au monde, n’apporte pas grand-chose à son pays alors que le tiers des ménages en France, est, justement, éclairé grâce à cet uranium qu’exploite, depuis des décennies, une multinationale française (notre photo).

Dans une interview accordée à la chaîne publique du Niger, l’ORTN, sur le bilan de son programme à l’occasion de ses huit années à la magistrature suprême du pays, Mahamadou Issoufou, tout appréciant les succès importants enregistrés par son gouvernement dans la lutte contre la migration clandestine, a estimé que « la solution au phénomène réside dans la transformation, sur place, de nos matières premières. Ce qui permettra d’offrir des emplois à notre jeunesse ».

« Ma conviction est que l’Afrique va continuer à être un réservoir de migrants, tant qu’elle restera un simple réservoir de matières premières non valorisées », a-t-il fait savoir.

C’est pour cela, a dit Mahamadou Issoufou que les dirigeants africains s’emploient à mettre en oeuvre, à l’échelle du continent, des programmes comme « la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF), les Plans de développement industriel, de développement agricole, de développement des infrastructures », qui auront pour résultats « de transformer nos matières premières sur place, de renforcer les échanges entre nous, de créer davantage d’emplois pour notre jeunesse ».

A titre illustratif, il a donné, entre autres, l’exemple du cacao qui « représente à peine 5% de la valeur du chocolat », ce qui veut dire, selon le président Issoufou, « que les pays qui produisent cette matière première (cacao) n’arrivent à retenir que 5% de la valeur du chocolat ».

« L’Afrique est certes considérée comme un continent très riche, mais cette richesse n’est pas synonyme de développement tant que les matières premières ne sont pas effectivement transformées sur place », a-t-il insisté, concluant que « c’est à cela que nous allons nous atteler parce que c’est ça la vraie réponse à la migration clandestine ».

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