ALGERIE : La dictateur Tebboune déploie son intolérance jusqu’en Hexagone

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La France se présente volontiers comme le pays des droits de l’homme, la patrie des libertés publiques et de l’expression politique sans entraves. Pourtant, en ce 14 décembre 2025, elle a interdit une manifestation à caractère symbolique liée à la proclamation de l’indépendance de la Kabylie. L’argument avancé est connu, presque devenu réflexe : La sécurité et le maintien de l’ordre public.

Ce paradoxe interpelle. Comment un Etat qui érige la liberté d’expression en principe fondamental peut-il empêcher une initiative politique pacifique, annoncée comme symbolique, sans qu’aucun acte de violence n’ait été commis ?

La peur comme boussole politique

Les autorités invoquent la crainte d’affrontements entre Algériens eux-mêmes, porteurs de visions politiques opposées. Autrement dit, ce n’est pas la parole exprimée qui serait dangereuse, mais, la réaction potentielle qu’elle pourrait susciter chez d’autres (sur notre photo, le président Abdelmadjid Tebboune dans l’une de ses envolées lyriques dictatoriales dont il a le secret).

Faire de la peur un critère décisionnel, c’est ouvrir la voie à une logique inquiétante : Celle où la menace supposée prime sur le droit effectif. Une liberté conditionnée par l’absence totale de tensions n’est plus une liberté, mais, une tolérance précaire, accordée au cas par cas.

Punir l’expression plutôt que la violence

Interdire une manifestation pacifique au motif que d’autres pourraient y répondre par la violence revient à inverser la responsabilité. On ne sanctionne plus ceux qui menacent l’ordre public, mais, ceux qui exercent un droit. Cette logique fragilise le socle moral de l’état de droit, fondé sur la protection des libertés et non sur leur suspension préventive.

Si ce principe devait s’imposer durablement, alors aucune cause sensible, aucun combat politique clivant, aucune revendication minoritaire ne pourrait plus s’exprimer librement en France.

Marche pour l’indépendance de la Kabylie à Paris en avril 2024. Il y avait vraiment foule. Le 14 décembre 2025, elle a été inopportunément interdite à cause des pressions du dictateur algérien Abdelmadjid Tebboune.

Libertés universelles ou variables diplomatiques ?

La question morale est aussi politique. Peut-on ignorer le contexte diplomatique et les équilibres internationaux lorsqu’une telle décision est prise ? Lorsqu’une cause dérange, lorsqu’elle touche à des enjeux étrangers sensibles, la tentation est grande de privilégier la stabilité apparente au détriment des principes.

Mais, les droits de l’homme ne sauraient être à géométrie variable. Ils perdent toute crédibilité lorsqu’ils s’appliquent sélectivement, selon les rapports de force ou les convenances diplomatiques du moment.

Le courage démocratique à l’épreuve

La démocratie ne se mesure pas à la facilité des discours consensuels, mais, à la capacité d’un Etat à protéger l’expression des voix dérangeantes, minoritaires ou controversées. Empêcher une parole symbolique par crainte de réactions hostiles, c’est céder à la logique du veto par la menace.

La France se trouve ici face à un choix moral clair : Assumer pleinement ses principes, ou admettre que la liberté d’expression peut être suspendue dès lors qu’elle devient inconfortable. Ce choix engage non seulement une décision administrative, mais, une vision de la démocratie elle-même.

Par Dr. Lahcen Benchama

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