ANGOLA : Le FMI au secours de Ingénieur José Eduardo dos Santos

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L’Angola intéresse les Congolais de Brazzaville au plus haut point. Pas pour des raisons qu’on peut imaginer, mais, pour savoir si les difficultés économiques de ce géant de la CIRGL (Conférence internationale de la Région des Grands Lacs) peuvent lui couper des ailes au point de le contraindre à ne pas aider leur président de dictateur, Denis Sassou Nguesso. Car la présence de ce dernier au Sommet de la CIRGL, le 14 juin, à Luanda, fait place à d’énormes inquiétudes : faiseur de roi connu dans la sous-région (c’est le président angolais à la demande des présidents Chirac et Bongo, qui avait installé Sassou au pouvoir en octobre 1997), il est capable de faire pencher la balance d’un côté comme de l’autre, grâce à l’efficacité de sa redoutable armée, qui plus est assez bien équipée avec des avions de combat. Le dictateur de Brazzaville étant un excellentissime manoeuvrier, les 92% des Congolais qui ne l’ont pas voté, ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés, depuis que le dictateur affiche une proximité inquiétante avec le pouvoir de Luanda.

Mais ce qui rassure, un tout petit peu, c’est le fait que l’Angola ne soit plus en mesure de faire, exactement, ce qu’elle veut, car affectée, elle aussi, par la baisse du cours du baril.

En effet, le Fonds monétaire international (FMI) a admis, mardi, 14 juin, le principe d’un nouveau prêt à l’Angola, qui pourrait aller jusqu’à 4,5 milliards USD, sur dix ans, afin de l’aider à surmonter les effets de la chute des cours de l’or noir : « L’Angola peut recevoir un maximum équivalent à 4,5 milliards de dollars (…), ce prêt pourra être remboursé en moins de dix ans », selon le chef de la délégation du FMI, Ricardo Velloso, à l’issue d’une visite de travail de deux semaines, à Luanda.

Le gouvernement avait formulé cette demande d’aide alors que les cours du pétrole étaient au plus bas, a, cependant, précisé M. Velloso. Entre temps, a-t-il noté, les prix du pétrole sont, légèrement, remontés, et le gouvernement devra confirmer s’il a vraiment besoin de cette aide. Et à quel niveau.

Cela dit, les perspectives, pour 2016, restent « difficiles », souligne, par ailleurs, M. Velloso dans un communiqué. « Il est indispensable d’ajuster les politiques économiques pour faciliter la nécessaire transition », afin d’adapter l’économie nationale à la nouvelle situation du marché pétrolier, note-t-il.

Certes, dit le FMI, les efforts budgétaires réalisés en 2015 ont été appréciables, « mais d’autres mesures sont nécessaires pour réduire la vulnérabilité, et il sera crucial de conserver cette prudence budgétaire à l’approche des élections de 2017 ». Des élections dont la présidentielle à laquelle José Eduardo dos Santos ne sera plus candidat pour avoir annoncé, il y a trois mois, qu’il quittait le pouvoir en 2018, bien qu’il restera, toujours, président du MPLA, ce Parti-Etat qui trône sur tout en Angola. Le dictateur de Brazzaville s’en inspirera-t-il, lui, qui veut mourir au pouvoir ?

L’émissaire du FMI a dressé un tableau plutôt noir de la situation actuelle : « La croissance a ralenti à 3% en 2015 en raison d’un recul brutal du secteur non-pétrolier. L’inflation a accéléré et atteint 29,2% en mai 2016 (en glissement annuel) (…) le kwanza (monnaie locale) s’est déprécié de 40% par rapport au dollar depuis septembre 2014 (tandis que) la balance des comptes courants est en déficit ». Un tableau bien noir de l’économie actuelle de l’Angola.

Ces difficultés rassureront-elles les Congolais qui voient d’un mauvais œil le rapprochement actuel entre leur dictateur de président et José Eduardo dos Santos ?

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