Le Club diplomatique de Lomé a organisé, le 6 novembre, à Lomé, une conférence sur « Les Nations-Unies 80 ans après » afin de débattre de l’importance du multilatéralisme et évaluer les promesses des Objectifs du développement (ODD). Autrement dit, sous l’autorité du ministre des Affaires étrangères du Togo, le professeur, Robert Dussey, la coordinatrice des Nations-Unies au Togo, Coumba D. Sow a tenté de répondre à la question de savoir « Comment l’organisation des Nations-Unies 80 ans après, peut continuer à jouer son rôle dans un monde en perpétuelle évolution » ?
Le général de Gaulle aimait qualifier les Nations-Unies de véritable « machin » pour dénoncer son incapacité à apporter des solutions concrètes liées à sa mission. On aurait pu penser que les Etats mettraient fin à son existence à cause de ses insuffisances. Que non ! Les Nations-Unies n’ont jamais autant été critiquées. Mais elles n’ont jamais, autant, été, aussi, perçues comme étant utiles, voire, même indispensables de telle sorte qu’elles sont l’une des rares organisations internationales qu’on boude difficilement. Un exemple concret le montre : Le chef de la Maison Blanche, Donald Trump, à chacun de ses mandats, retire l’adhésion de son pays comme membre de l’OMS et de l’UNESCO, mais, jamais il n’a claqué la porte du Conseil de sécurité ni de l’ONU où les Etats-Unis participent à tous les votes en n’hésitant pas à brandir leur droit de veto quand ils sont contre une décision.
L’utilité des Nations-Unies n’est donc pas à minimiser. Comme l’a justement souligné Coumba D. Sow (notre photo), « L’ONU a réussi à accomplir sa première grande mission : contribuer à résoudre des conflits meurtriers dans le monde et en Afrique (comme ceux) de Sierra Leone, du Liberia, du Mozambique, de la Côte d’Ivoire, du Burundi, grâce à des missions de maintien et de consolidation de la paix ». Et de poursuivre que l’Onu « a aussi réussi à prévenir le chaos d’une troisième guerre mondiale et une attaque nucléaire ». Et ce n’est pas faux.

Même si l’ONU n’est pas un bailleur de fonds à proprement parler, comme la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement, elle est très présente dans les efforts de développement de ses membres, surtout, les moins démunis. Au Togo, par exemple, a tenu à préciser Coumba D. Sow, « Les agences des Nations-Unies de Lomé à Cinkassé ont travaillé main dans la main avec les autorités togolaises et la population, par exemple, 1) dans la réduction de la pauvreté avec l’amélioration de l’Indice de développement humain (IDH) du Togo, atteignant (0,571) et passant ainsi dans la catégorie des pays à développement humain moyen ; 2) dans le domaine de l’éducation avec un taux net de 97% d’enfants enrôlés ; 3) dans le domaine de la santé avec 87% d’enfants vaccinés et l’opération zéro dose qui traque et met à jour des enfants qui seraient passés entre les mailles de la vaccination ; 4) pour l’accès à l’énergie de près de 70% désormais contre 50% il y a seulement 5 ans ».

Cela dit, il reste beaucoup à faire et l’organisation demande à être modernisée afin qu’elle épouse son époque. Il y a un an, les 192 pays membres avaient adopté le « Pacte pour l’avenir », qui est une feuille de route dont le but est d’adapter les instances onusiennes aux réalités actuelles. Ce pacte inclut la réforme du Conseil de sécurité afin que sa composition reflète l’ordre mondial actuel. Il faut une certaine souplesse des instances onusiennes pour permettre la mise en œuvre des ODD et accompagner les transitions justes, vertes et numériques. A propos de cette modernisation de l’outil onusien, Coumba D. Sow précise : « Réinventer ses méthodes pour inclure davantage les femmes, la société civile, le secteur privé, les collectivités locales, les personnes vivant en situation de handicap » (et) « Réinventer ses structures, pour que chaque région du monde – et en particulier l’Afrique – soit pleinement représentée dans la gouvernance mondiale ». En effet, on note que plus de la moitié des questions débattues au Conseil de sécurité concerne l’Afrique alors que le continent noir brille par son absence avec aucun représentant permanent au sein de cette instance. Autrement dit, c’est d’autres qui trouvent des solutions aux questions afro-africaines sans la présence d’aucun représentant de l’Afrique. Une colonisation qui ne dit pas son nom et qui continue sous les lambris dorés de l’organisation mondiale. Cette situation perdure et doit absolument changer.





