L’ambassadeur israélien au Sénégal, Yuval Waks, est-il déjà indésirable au pays de la Téranga ? Moins de trois semaines après avoir présenté ses lettres de créance à Bassirou Diomaye Faye (notre photo), il a été reconnu, puis, pris à partie par un petit nombre de manifestants pro-palestiniens, à l’occasion d’une visite à l’Université de Dakar, ce 27 mai. S’il a pu être évacué sans problème hors du campus, cet incident traduit le sentiment des Africains concernant le sort des Palestiniens de la Bande de Gaza.
Il n’est pas isolé puisque début avril, l’ambassadeur d’Israël en Ethiopie, Abraham Negus, s’était, lui aussi, retrouvé au coeur d’un incident lors d’un événement commémoratif du génocide au Rwanda dans l’antre de l’Union africaine. Les délégations africaines invitées à cet effet avaient exigé son départ de la salle sous peine de s’en aller. L’épisode de Dakar confirme que la situation en Palestine a un impact réel sur le traitement des diplomates israéliens en poste à l’étranger.
En septembre dernier, Ousmane Sonko avait timidement dénoncé la politique du cabinet d’extrême droite de son homologue israélien, Benyamin Netanyahu, à l’encontre des populations palestiniennes. Mais, ayant déjà fort à faire avec le terrible état dans lequel lui et Bassirou Diomaye Faye ont trouvé le Sénégal, le premier ministre sénégalais s’était gardé d’étaler sa position sur un conflit qui se passe dans un autre continent.

Ce qui fait jusqu’à présent de l’Afrique du Sud le seul pays africain déterminé à ne plus regarder faire Israël. A l’instar du Sénégal, presque toutes les autres nations africaines désapprouvent les actions du gouvernement juif, mais, ne le manifestent pas encore de manière officielle. Peut-être attendent-elles que les dirigeants occidentaux se décident à se lever contre Netanyahu pour se joindre à leurs efforts ?
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)