Les perspectives économiques du Botswana s’assombrissent pour le cycle de 2025-2026. Ayant anticipé une croissance de 3.3%, le ministère botswanais des Finances a dû revoir ses chiffres, suite à la chute des ventes de diamant à l’international, lesquelles correspondent à près de 30% en moyenne des revenus de l’Etat. Du coup, le déroulement du programme gouvernemental est impacté, le besoin de diversification économique n’ayant jamais été aussi grand que maintenant.

Toujours dans sa première année à la tête de son pays, Duma Boko est confronté à un test de taille. Il va devoir trouver comment compenser l’insuffisance des recettes attendues des exportations minières nationales, causée par les chocs externes liés d’une part, à une diminution de la demande chinoise pour les diamants botswanais, et d’autre part, sur l’essor des diamants synthétiques, dont le coût moindre, comparativement, aux diamants naturels, fait leur force.  

Impuissant face à ces deux facteurs, le président botswanais prévoit, à court terme, d’accroître la part des diamants bruts transformés sur place. Fixée à 10%, elle augmentera de manière significative une fois que le cadre législatif à cet effet sera adopté. Dans un régistre autre que celui des juntes ouest-africaines, Duma Boko va modifier le code minier afin de remobiliser son économie botswanaise et tenter de faire passer son déficit budgétaire en-dessous de 9% du PIB.

Il pourra compter sur le secteur touristique, surtout, après que le gouvernement espagnol ait listé son pays comme étant le plus sûr en Afrique pour les voyageurs. Bien que l’armée botswanaise soit relativement méconnue de l’opinion publique internationale, elle n’a jamais été prise de vitesse par les risques sécuritaires découlant du partage de frontière entre le Botswana et l’Afrique du Sud, ainsi que, le Zimbabwe, lorsque ceux-ci traversaient des crises politiques.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)