BURKINA FASO : Journalistes et défenseurs des droits de l’homme associés dans la défense de la patrie (en danger)

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Au Burkina Faso, il n’y a pas que les militaires qui sont appelés pour défendre la patrie. Même les Volontaires pour la patrie sont sollicités et luttent contre les terroristes, aux côtés des forces de défense et de sécurité. Ce n’est pas tout. Désormais, même les journalistes et spécialistes des droits de l’homme, ne sont plus exemptés de cette tâche. Ils sont, aussi, encouragés à participer à l’effort de guerre, aux côtés des professionnels de la guerre. Dans un pays où il n’existe pas encore de service militaire, les autorités utilisent tous les moyens disponibles pour mobiliser tous ceux qui peuvent aider à gagner la guerre contre les terroristes.

Le mouvement issu de la société civile Balai citoyen, le CISC (Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés) ou bien encore l’ODJ (Organisation démocratique de la jeunesse du Burkina Faso) affirment que certains de leurs représentants figurent sur une liste d’une douzaine de personnes mobilisées pour aller combattre aux côtés de l’armée.

Une manœuvre rendue possible par la signature, en avril, d’un décret gouvernemental permettant la réquisition des civils dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes. D’une pierre, le gouvernement fait deux coups : d’une part, il peut recruter à moindres frais et sans effort, et d’autre part, cette disposition législative permet d’éradiquer toute contestation de la gestion des affaires, au nom de la défense de la patrie.

Le Centre national de presse Norbert Zongo déplore cependant que, pour la première fois, des journalistes soient mobilisés, et va jusqu’à accuser les autorités de vouloir « réduire toute la presse nationale en caisse de résonance du pouvoir ». Excès de langage sans doute car tous les journalistes ne sont pas ciblés, loin de là. Mais, à un moment où le pays a besoin d’un semblant d’unité nationale pour mieux combattre le terrorisme, il se trouve toujours de voix discordantes qui jouent aux malins, aux plus intelligents que les autres, et parfois, sont manipulés par des forces extérieures, avec pour objectif, d’apporter des voix dissonantes alors que le pays a besoin d’être uni et de suivre les autorités comme un seul homme.

« Les réquisitions courent à partir du 7 novembre 2023 et jusqu’au 6 février 2024 avec conditionnement dans le centre Nord et déploiement à l’Ouest du pays. Voilà ce que nous avons comme informations », a expliqué lundi l’un des mobilisés, Zinaba Rasmane, membre du mouvement Balai citoyen, lors d’une conférence de presse. 

Alors que le pouvoir militaire a déjà recruté plusieurs dizaines de milliers de Volontaire pour la patrie (VDP) pour prêter main forte aux soldats sur le terrain, ce texte lui permet, désormais, de réquisitionner tout citoyen majeur pour combattre, « selon les besoins exprimés par les autorités compétentes ».

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