BURKINA FASO : Roch Marc Christian Kaboré fait appel à un homme pétri d’expérience à la primature

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Cet homme de très grande expérience s’appelle Christophe Dabiré. Au départ, ils étaient quatre prétendants pour la primature avant que le président de la République, Roch Marc Christian Kaboré, ne jette son dévolu sur Christophe Dabiré.

Ancien commissaire chargé du Commerce, de la Concurrence et de la Coopération de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), Christophe Dabiré est un économiste compétent reconnu comme tel dans son pays et la sous-région.

D’un calme déconcertant, parfois, désarmant, il est connu comme étant un homme à poigne sur la scène politique nationale. Il maîtrise, parfaitement, les arcanes institutionnels et parlementaires du Burkina Faso.

N’a-t-il pas été ministre (Santé entre 1992 et 1997, Enseignement supérieur de 1997 à 2002) et président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale de 2002 à 2007 ? Il est, donc, à l’aise, aussi bien, dans les dossiers économiques, que politiques et sociaux. Cette richesse individuelle de l’homme, a été l’un des atouts majeurs que le président de la République a privilégié pour affronter les multiples défis auxquels le Burkina Faso fait face. Ces défis sont surtout, surtout, d’ordre sécuritaire. Cela ne veut pas dire que les autres secteurs de la vie nationale ne sont pas importants. Voilà pourquoi le tandem Roch-Christophe n’a pas perdu de temps. Une heure après la nomination du premier ministre, les 32 ministres dont 7 femmes étaient, déjà, conviés à Kosyam (présidence de la République) pour une prise de contact solennelle. Certains d’entre eux ne se connaissaient pas avant. Le renouvellement est, donc, total.

Désormais, on connaît les priorités du nouveau gouvernement. Mais, on ne doit pas perdre de vue que le premier ministre est, aussi, chargé d’assurer la réélection du chef de l’Etat, dans deux ans : c’est l’homme qu’il fallait pour la mission qu’il faut.

« Nous nous sommes engagés tout à l’heure avec lui (le président de la République) à travailler pour obtenir des résultats et faire en sorte que les difficultés dans lesquelles notre pays se trouve,  puissent reculer le plus possible et que très rapidement,  nous retrouvions la sérénité, la stabilité et que nous puissions relancer notre économie » (Christophe Dabiré).

Au niveau des innovations, deux ministères d’Etat ont été créés : un ministère d’Etat chargé de la Défense nationale et des anciens combattants  et un ministère d’Etat chargé de l’Administration du territoire, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale. Selon le premier ministre, « Ces deux ministères ont été érigés au rang de ministères d’Etat  du fait que le contexte sécuritaire est extrêmement difficile et partant, que le premier responsable de ce département doit être mis en avant pour pouvoir assurer, la sérénité au sein des Forces de défense et de sécurité de notre pays ».

Autre innovation qui ne va pas passer inaperçue au niveau des pays de la sous-région (qui sont à la traîne sur cette question) : la valorisation et  la promotion des langues nationales sur le territoire national.

Christophe Dabiré s’en explique : « Parce que, si nous faisons de l’alphabétisation, il  faut que les langues nationales soient effectivement valorisées et promues au niveau de nos différentes écoles.  C’est pourquoi le chef de l’Etat a estimé que le ministère chargé de  l’Education nationale et de l’Alphabétisation devait porter ce challenge qui doit contribuer effectivement  à renforcer la cohésion sociale  au niveau  du pays ». Le vivre ensemble auquel fait allusion le chef du gouvernement, c’est d’abord savoir parler ta langue nationale et toi la mienne. On doit en finir avec la déculturation en Afrique.

Une des innovations également apportées  à la constitution de ce gouvernement est de travailler à faire en sorte que le ministère chargé de l’Economie, des Finances  et du Développement soit  un ministère porteur de développement, de manière à ce que toutes les actions qui seront prises pour mobiliser les ressources financières, puissent contribuer à développer le pays.

Le chef de l’Etat a, aussi, instruit le gouvernement de travailler très fortement  à mettre en place les éléments  qui pourraient permettre  d’aller très rapidement à la réconciliation nationale parce qu’il tient à ce qu’à la fin de son premier mandat, cette question soit résolue. « Tout ce qui se passe aujourd’hui  au niveau de la justice doit être accéléré dans le sens de rétablir la vérité sur un certain nombre de questions : la mise en œuvre des actions  qui devraient permettre d’apaiser les cœurs et de faire en sorte que les hommes et les femmes (du pays intègre) puissent, au niveau politique, se retrouver autour d’une même table afin de réaliser cette réconciliation nationale qui est un facteur du développement pour l’ensemble du pays.

Christophe Joseph Marie Dabiré compte aller vite et bien. Pour ce faire, il a annoncé que des séminaires gouvernementaux sont prévus et des mesures «fortes» en sortiront pour répondre aux attentes des populations (notre photo).

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