BURUNDI : Le petit despote pleure la suppression de l’aide de l’Union européenne

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Les exploits de Pierre Nkurunziza méritent d’être connus de tous : 14 journalistes, actuellement, emprisonnés, 4 stations de radio attaquées à la grenade, 5 agressions de journalistes recensées, plus de 100 journalistes, présentement, exilés par peur d’être assassinés par les milices du pouvoir, une information, totalement, monopolisée par les médias d’Etat. Résultat, le Burundi trône à la 156e place sur 180 pays, dans le classement de Reporters sans frontières 2016 de la liberté de presse. Le secteur de la presse n’est pas le seul à être sinistré par le petit despote de Bujumbura. Sa police nationale vient d’annoncer que 451 personnes avaient été tuées, en 2015, pendant les manifestations contre le troisième mandat de Nkurunziza. Ce chiffre est minorité car pour l’opposition, il dépasse le millier de tués par balles ou à l’aide de grenades lancées par des forces hostiles à la démocratie.

Une telle performance pour un chef d’Etat « démocratiquement élu », en juillet 2015, est de nature à faire fuir les meilleurs partenaires, parmi les mieux intentionnés, sauf quand ils sont Chinois.

A cause de ces multiples assassinats orchestrés par le pouvoir pour créer la terreur dans le pays, et restés, tous, impunis, le Burundi n’est plus que l’ombre de lui-même. Pierre Nkurunziza a (peut-être) réussi son hold up électoral (puisqu’il est toujours au pouvoir) mais, son pays n’en est plus un. Les partenaires au développement ne dispensent plus leur aide et ça se sent dans le pays. Surtout, l’Union européenne qui finançait, à elle toute seule, près de la moitié des besoins du Burundi, tous secteurs confondus. Après avoir gardé le silence, à ce sujet, Nkurunziza vient de le déplorer, à haute voix. Il n’en peut plus.

Il a profité de la célébration (en différé) de la fête du travail, lundi, 2 mai, pour déplorer le retrait des Européens dans l’appui de son pays depuis que ce dernier sombre dans des difficultés.

« Nous célébrons cette fête au moment où le monde, et en particulier les pays de la Communauté européenne, au lieu de nous appuyer dans la réalisation des projets que nous avons convenu de réaliser, ensemble, ont opté de nous laisser sombrer seuls. Mais nous n’en mourrons pas, nous vivrons, l’important est de retrousser les manches, de changer de mentalité, d’augmenter la production et de bien la surveiller pour le bien de tous », a-t-il déclaré. Toute honte bue.

Pourquoi, alors, en parler si le Burundi n’en meurt pas et peut s’en passer ?

Pierre Nkurunziza a utilisé la force (militaire et policière) pour se maintenir au pouvoir. A lui de s’en débarrasser s’il pense qu’il n’est plus en mesure de faire ce pour quoi il s’est fait réélire, en briguant un mandat qui ne lui était pas destiné.

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