A partir de maintenant, le président du Centrafrique, le professeur, Faustin Archange Touadéra, peut, résolument, se mettre au travail, avec l’entrée en fonction de la nouvelle Assemblée nationale. Son président, Abdoul Karim Meckassoua, a été élu, ce vendredi matin, 6 mai, de façon nette et précise. Si son nom était cité comme possible, voire, probable président de la deuxième institution du pays, ceux de ses concurrents à la présidentielle, Martin Ziguélé et Anicet Georges Dologuélé, l’étaient, également.
Pour devenir deuxième personnage de l’Etat, après le président de la République, Karim Abdoul Meckassoua a su mouiller son boubou. Il n’a pas lésiné sur les moyens (et il en a beaucoup) pour éviter, cette fois, la déconvenue subie pendant la présidentielle où il se voyait au deuxième tour. Il n’avait réalisé, en fin de compte, qu’un petit 3,21%. Un score pas du tout honorable quand on s’appelle Meckassoua ! Disons les mots qui fâchent : « Humiliant » !
En début de cette semaine, il avait réuni, dans un luxueux restaurant de la capitale, plusieurs députés. Ne dit-on pas que les bonnes affaires se traitent autour d’un bon plat de porc et pic à la sauce pimentée quand ce n’est pas carrément la chair de python qui est servie pour couronner un tel moment ? Karim qui sait « parler » aurait tout simplement mis les petits plats dans les grands, avec des arguments sonnants et trébuchants, sur la table, comme on dit à Bangui. Résultat : 65 voix sur 127 députés présents contre 24 voix pour Anicet Georges Dologuélé (qui décidément surprendra toujours, lui, le nouveau venu en politique) et une troisième incroyable place pour Marcel Ziguélé, qui ne recueille que 14 voix. Un score qui devra pousser le président du MLPC à secouer (fortement) le cocotier. Visiblement, son parti compte trop de branches mortes.
On citera, tout de même, la performance de Béatrice Epaye, qui, avec 8 voix, sort de cette élection, où elle était la seule femme (peut-être ceci expliquant cela : très peu de femmes ont été élues député), la tête haute. Elle deviendra, peut-être, membre du bureau de l’Assemblée nationale.
A 62 ans, Abdoul Karim Meckassoua, en devenant président de l’Assemblée nationale, permet à son pays de préserver les grands équilibres nationaux. Les chefs d’Etat d’Afrique centrale, afin de préserver la paix qui revient, tout doucement, en Centrafrique, souhaitaient, à voix basse, que le deuxième personnage de l’Etat soit de confession musulmane : le président de la République et le premier ministre, Simple Sarandji, sont, tous deux, chrétiens. Voilà qui est fait.
A partir de ce jour, les Centrafricains n’auront plus d’excuse. Ils ont fait de (bons) choix qui les honorent. Que la reconstruction du pays commence !