BURUNDI : Les étudiants lancent un ultimatum à Pierre Nkurunziza

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Dans son préavis de grève lancé le 24 mars et expirant le 5 avril prochain, le groupe d’étudiants se réclamant de la commission estudiantine de l’Université du Burundi, demande au chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, de « suspendre » la mise en application du nouveau système d’octroi de la bourse d’études et de stages dans l’enseignement supérieur burundais.

Pour ce groupe, le nouveau système instituant le « prêt-bourse » en lieu et place de la « gratuité » jusqu’ici pratiquée, renfermerait des « ingrédients discriminatoires » contre des étudiants issus des familles pauvres au Burundi.

Le 1er février 2017, le petit despote de Bujumbura, Pierre Nkurunziza, avait signé un décret portant réorganisation de la gestion des bourses d’études et de stages dans l’enseignement supérieur burundais, avec comme innovation fondamentale la suppression du système de sa gratuité pratiquée durant plus de cinq décennies du Burundi post-indépendant. C’est sur la base de cette gratuité que Nkurunziza lui-même, et son épouse, ont étudié à l’UB. Maintenant, ils suppriment cette mesure de justice sociale. Les étudiants lui disent : « STOP ».

Selon la ministre burundaise de l’Education Nationale, Janvière Ndirahisha, le système de gratuité de la bourse d’études et de stages longtemps pratiquée dans l’enseignement supérieur burundais, est « aujourd’hui révolu et ne peut plus perdurer » particulièrement à l’UB, notamment, eu égard à la croissance « exponentielle » des effectifs des étudiants, combinée aux dépenses budgétaires « colossales » qu’il occasionne.
Vieille de 53 ans pour avoir vu le jour en 1964 avec un effectif de 53 étudiants, l’UB a atteint aujourd’hui « son point culminant » avec un total de 11.428 étudiants inscrits.

La réalité est ailleurs. Ayant fait un forcing pour avoir un troisième mandat qui lui était interdit par la constitution et les accords d’Arusha, Nkurunziza est, aujourd’hui, face à son imposture : il gère un Etat ruiné (par ses propres soins), tous les partenaires au développement ayant suspendu leurs aides dont l’Union européenne qui finançait plus de la moitié de celles-ci. Résultat, il a été obligé d’amputer le budget de l’Education nationale des 2/3 par rapport à l’enveloppe de l’année dernière. Voilà pourquoi il a abouti à cette aberration qui consiste à remplacer des bourses par des prêts étudiants, dans le deuxième pays le plus pauvre du monde, juste parce que les caisses de l’Etat sont vides.

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