CAMEROUN : Camair Co la compagnie aérienne nationale doit décoller ou disparaître à jamais

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Le Cameroun aura-t-il jamais une compagnie digne de ce nom un jour ? Après avoir touché le fond avec Camair (Cameroon Airlines), les Camerounais osaient penser que la création de Camair Co (Cameroon Airlines Company) mettrait un terme au calvaire que l’ancien pavillon national faisait subir à ses passagers. Ils ont vite fait de déchanter, Camair Co faisant pire que la défunte Camair.

Le talon d’Achille est la gestion. Sous Camair, hier, ou avec Camair Co, aujourd’hui, les cadres de la compagnie sont de distingués affairistes qui, comme la chèvre, broutent où ils sont attachés. Les hôtesses et stewards font, ouvertement, du commerce. On a qu’à les voir comment ils sont souvent chargés à chacun de leurs voyages, pour comprendre qu’ils ne se mouillent pas pour la compagnie. Depuis plusieurs années, la prison centrale de Yaoundé est remplie de vénérables pensionnaires dont deux anciens secrétaires généraux de la présidence de la République, un ancien premier ministre, un ancien directeur général de Camair, que l’Opération Epervier accuse de malversations liées directement ou non aux questions d’avion. Bref, c ‘est connu au Cameroun que la compagnie aérienne nationale, c’est une affaire juteuse pour quelques malins, qui ne se respectent pas.

Dès lors, que peut-on attendre des quatre nouveaux avions attendus, en janvier 2016, pour renforcer la flotte de Camair Co ? Au Cameroun, chacun a sa petite idée. Simplement, on ne devra pas jeter la pierre à l’Etat si, après quelque temps, on se rend compte que rien ne marche toujours pas à Camair Co.

Les compagnies aériennes des pays de la sous-région, comme Ceiba, en Guinée équatoriale, s’en sortent, nettement mieux, que celle du Cameroun, où la gestion est un véritable problème.

Les aéronefs attendus en janvier sont deux Boeing 737 et 777 Dreamliner, et deux avions MA60 acquis en Chine qui, pour la première fois, va s’essayer dans le domaine de la coopération aérienne avec le Cameroun.

D’ores et déjà, Camair Co a lancé un appel à candidatures pour le recrutement des ‘’pilotes et des co-pilotes pour les MA60 et le Boeing 777 ».

Les deux avions MA60 seront destinés à la desserte intérieure et des pays limitrophes, tandis que les deux Boeing desserviront les longues distances, en l’occurrence, l’Europe, l’Asie et certaines régions d’Afrique.

Actuellement dotée de quatre appareils dont le fameux Dja (notre photo : le Boeing 767), très souvent en panne, la Camair a vu tout son potentiel client être bouffé par Air France, qui aligne, aujourd’hui, 11 vols par semaine, en direction du Cameroun, alors que, quand Camair fonctionnait, correctement, il y a une vingtaine d’années, la compagnie française n’était autorisée à desservir le Cameroun que 3 à 5 fois par semaine. Quel chemin parcouru. Dans le mauvais sens. A cause de la corruption.

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