UNESCO : La Liste du patrimoine culturel immatériel s’élargit

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Le Comité pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, réuni, en Namibie, jusqu’au 4 décembre, a inscrit, mardi, 1er décembre, cinq éléments sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, ainsi que, trois éléments sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, a indiqué l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

L’inscription d’éléments de la Colombie, de la Mongolie, du Portugal, de l’ex-République yougoslave de Macédoine, et de l’Ouganda sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente vise à permettre à ces Etats d’attirer l’attention internationale sur les dangers auxquels font face ces éléments, ainsi que, sur leurs engagements à mettre en œuvre des plans de sauvegarde au sein des communautés concernées. Ces dernières inscriptions portent à 43, le nombre d’éléments figurant sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, a précisé l’UNESCO dans un communiqué de presse.

Des éléments présentés par l’Algérie, l’Argentine, ainsi qu’un élément multinational proposé par l’Andorre, la France et l’Espagne, ont été inscrits sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, composée des expressions, qui démontrent la diversité du patrimoine immatériel et qui font prendre davantage conscience de son importance.

Les cinq éléments inscrits cette année sur la Liste de sauvegarde urgente sont :

Colombie – La musique traditionnelle vallenato de la région du Magdalena Grande

La musique traditionnelle vallenato est née de la fusion entre les expressions culturelles de Colombie du Nord, les chansons d’éleveurs de bovins de la Magdalena Grande, les chants d’esclaves africains, la poésie espagnole, les danses traditionnelles des peuples autochtones de la Sierra Nevada de Santa Marta, et les instruments de musique européens. Interprétée lors de festivals, de parrandas, qui réunissent amis et famille, dans la rue, et dans les milieux académiques, elle est considérée comme vitale pour l’identité régionale. Toutefois, les conflits armés, en Colombie, un nouveau courant de musique vallenato et le déclin des espaces pour les parrandas, constituent des menaces.

Mongolie – Le rituel pour amadouer les chamelles

Les bergers mongols pratiquent un rite chanté et musical pour amadouer et aider les chamelles à accepter leurs nouveau-nés ou leurs chamelons adoptés. On interprète une chanson pour la chamelle, attachée à un chamelon, tout en utilisant des gestuelles et de la musique – violon ou flûte – pour les calmer et les rapprocher. La plupart des bergères pratiquent ce rituel transmis pendant l’adolescence par les parents ou les aînés. Ce rituel est important pour maintenir les liens communautaires, mais, est menacé par l’exode rural et l’utilisation accrue des moyens de transport modernes.

Portugal – La fabrication des sonnailles

La sonnaille portugaise est un instrument de percussion idiophone traditionnel, qui crée un paysage sonore caractéristique dans les campagnes. Alcáçovas est le principal centre de fabrication des sonnailles, traditionnellement, utilisées par les bergers pour gérer le bétail. Cette pratique est transmise de père en fils et nécessite une série de procédés avant que les pièces de fer soient polies et accordées. Toutefois, cette tradition tend à disparaître : elle devient, non viable, en raison des nouvelles méthodes de pacage, des techniques industrielles plus abordables et de la diminution du nombre de sonnaillers.

Ex-République yougoslave de Macédoine – Le glasoechko, chant d’hommes à deux voix dans le bas Polog.

Le glasoechko, chant d’hommes à deux voix dans le bas Polog, est une pratique traditionnelle caractéristique de la région. Les chants, qui associent un bourdon et des voix mélodiques, souvent, accompagnées par une flûte et une cornemuse, sont interprétés, spontanément, lors de fêtes. Cette pratique est symbolique de l’identité culturelle des détenteurs et est transmise par imitation. L’absence d’enregistrement de chants glasoechko associée à l’émigration et au désintérêt des jeunes semble vouer cette tradition à l’extinction.

Ouganda – La tradition orale Koogere des Basongora, Banyabidi et Batooro

La tradition orale Koogere est tirée de la femme chef des Busongora, Koogere, qui vécut, il y a 1.500 ans. Les récits, chants et poèmes décrivent sa sagesse et sa philosophie, qui se concentrent sur la prospérité et l’abondance en tant que consécration d’un dur labeur. Vitale pour la mémoire collective des communautés Basongora, Banyabindi et Batooro, cette pratique est transmise de manière informelle par des conteurs à de plus jeunes participants, mais, sa transmission décline, fortement. La langue runyakitara est, de moins en moins, parlée et le nombre de conteurs diminue.

Les trois éléments désormais inscrits sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité sont :
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Algérie – Le sbuâ, pèlerinage annuel à la zawiya Sidi El Hadj Belkacem au Gourara

Le sbuâ est le pèlerinage annuel des communautés zénètes, dans le Sahara, pour visiter les mausolées des saints et commémorer la naissance du prophète Mahomet. Les pèlerins arrivent, le septième jour, au mausolée de Sidi El Hadj Belkacem, se regroupant autour d’un détenteur, qui porte l’étendard du saint. Compte tenu de l’ensemble des croyances et des rites à l’œuvre dans le pèlerinage, le sbuâ est considéré par les communautés comme étant une expression de leur histoire et des liens qui les unissent.

Andorre; Espagne; France – Les fêtes du feu du solstice d’été dans les Pyrénées

Les fêtes du feu du solstice d’été ont lieu dans les Pyrénées, chaque année, la même nuit, quand le soleil est à son zénith. A la nuit tombée, les habitants portent des flambeaux du sommet des montagnes pour embraser des bûchers de construction traditionnelle. Pour les jeunes, la descente de la montagne est un moment très spécial signifiant le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Les fêtes sont, aussi, considérées comme un moment, qui offre un temps pour la régénération des liens sociaux et le renforcement des sentiments d’appartenance, d’identité et de continuité, avec des célébrations, qui comprennent des danses folkloriques et des repas communaux.

Argentine – Le filete porteno à Buenos Aires, technique picturale traditionnelle

Le filete porteño de Buenos Aires est une technique de peinture traditionnelle qui combine des couleurs brillantes et des styles de lettrage spécifiques que l’on peut voir sur des bus, des camions, des enseignes de magasins et, de plus en plus, des maisons. Utilisant des éléments sociaux et religieux représentant, souvent, des icônes populaires de saints, des politiciens admirés, des idoles de la musique et des sports, cette pratique forme un élément du patrimoine de la ville. Des dictons et proverbes sont, parfois, également, intégrés. Les artisans du filete transmettent cette technique à tous ceux qui veulent l’apprendre, aucune éducation formelle n’étant nécessaire.

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