CAMEROUN EUPHORIQUE : Et si Kamto était à Etoudi à la place de Biya !

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Paul Biya, le très silencieux président du Cameroun, n’a, vraiment, pas de chance. Il a un parti, le RDPC, une grosse machine par excellence, et une majorité présidentielle solide, qui ne l’aident pas beaucoup. Tenez ! La chanson qu’on entend, partout, c’est que Paul Biya est un président vieux, âgé de 86 ans, qui est aux affaires depuis plus de 36 ans. Et qu’il doit laisser la place à quelqu’un d’autre, plus jeune que lui.

Faut-il changer pour changer ? Change-t-on une équipe qui gagne ? La métaphore sportive vient, aujourd’hui, à point nommé puisque le Cameroun est en période de haute compétition, avec la Coupe du monde féminine de football en France et la CAN en Egypte. Voilà « le vieillard de Yaoundé » (comme certains l’appellent sans respect à l’égard des anciens que les Bantou traditionnellement vénèrent) qui bat les plus jeunes que lui avec leur enthousiasme et leur dynamisme. Il y a deux ans, contre toute attente, il a gagné la CAN, à Libreville, contre le grand maréchal des armées égyptiennes, Abdel Fattah al-Sisi. Avant de le terrasser du haut de ses 86 ans, il avait, tour à tour, éliminé les plus jeunes que lui, de Macky Sall du Sénégal à Nana Akufo Addo du Ghana, et bien d’autres.

Fin avril dernier, à Dar es Salam, Paul Biya a gagné une autre CAN, celle des U17, en battant son homologue, Alpha Condé (0-0 et 3-5 tirs au but).

On dirait, vraiment, que Paul Biya et son Cameroun, sont les seuls sur le continent alors que l’Afrique compte jusqu’à 55 pays qui entendent gagner les mêmes trophées.

Actuellement, se déroule la Coupe du monde de football féminin, en France, où Paul Biya, l’un des trois représentants du continent africain, a été admis au deuxième tour de la compétition et rencontrera, malgré ses 86 ans, dimanche, 23 juin, la reine d’Angleterre, en huitième de finale. Elle (la reine) est âgée de 93 ans. Même si le parcours de Paul s’arrête devant celle dont le pays avait inventé le football, actuellement, classé 3e à la FIFA, il aura effectué un parcours réussi car l’objectif de la Fédération camerounaise de football au départ, était d’atteindre la deuxième phase des éliminatoires.

L’Afrique, répétons-le, a 55 pays. Mais, le Cameroun, visiblement, se comporte (par la gagne) comme s’il était seul sur cet immense continent où on nous fait savoir que les 54 autres pays ont à leur tête, des chefs d’Etat dont la gouvernance est parfaite et pour laquelle il n’y aurait rien à re-dire.

Les Camerounais devraient être fiers de leur pays, contents de leurs dirigeants, dans l’ensemble, même s’il existe des brebis galeuses dont la plupart se retrouvent à la prison centrale de Yaoundé (Kondengui).

D’autres sont à traquer. C’est bien que les Camerounais « pressent » leur président pour obtenir des résultats encore meilleurs. Par contre, c’est une grosse erreur de chercher à jeter le bébé avec l’eau du bain.

Qu’on imagine, un moment, Maurice Kamto (notre photo), à Etoudi (Palais de la présidence), avec tous ces succès (que glane Paul Biya, actuellement, dans un silence de cathédrale), qui parlerait encore à Yaoundé ? Qui respirerait encore à Douala ? Qui contredirait encore qui à Bafoussam ou à Bafang ou à Bagangté ? Que n’entendrait-on pas à Dschang ? Arriverait-on, vraiment, à canaliser les débordantes marches de soutien envers leur leader que les MRCistes organiseraient pour saluer la clairvoyance et les succès de leur champion ?

Toutes choses égales par ailleurs, il faut dire que Paul Biya n’a pas beaucoup de chance. Mais, malgré qu’il ne s’entoure pas toujours de bonnes personnes, il ne s’en sort vraiment pas trop mal.

Pas seulement en sport (et singulièrement en football) mais dans les autres domaines aussi.

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