CENTRAFRIQUE : BIENTÔT UN PROTECTORAT RUSSE ?

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A quelques jours du traditionnel discours du président centrafricain et des célébrations du 61ème anniversaire de l’indépendance, chacun peut légitimement s’interroger sur l’influence grandissante de la Russie et la capacité de la Centrafrique à préserver son indépendance, à rester un Etat libre et souverain.

La Centrafrique a connu la Françafrique et, aujourd’hui, semble ne pas craindre de se placer sous la protection de Moscou pour faire face aux enjeux majeurs auxquels le pays est confronté (dîner offert au président centrafricain par le ministre russe des Affaires étrangères à Moscou le 6 octobre 2020, la veille de sa rencontre avec son homologue Vladimir Poutine à Sotchi).

Le prix à payer pour mettre fin aux violences des milices, qui occupent, toujours, une grande partie du territoire national passe-t-il nécessairement par une confiance totale en un allié, qui a une ambition affichée : retrouver sa place – celle d’une super puissance – au sein de la société internationale ?

La Centrafrique est  l’antichambre d’une Russie, qui reprend pied sur le continent africain après une longue absence.

Il ne faut pas se faire d’illusions. Ce n’est pas uniquement par bonté d’âme que la Russie se penche avec sollicitude et empressement sur la Centrafrique.

C’est bien connu, comme avait l’habitude de le dire le Général de Gaulle, un expert en la matière : « Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts »…

Par sa situation géographique – la Centrafrique est voisine des deux Congo, du Tchad, du Cameroun ; le Soudan et le Rwanda ne sont pas non plus loin – , ce petit Etat de 4,5 millions d’habitants situé au coeur du continent africain intéresse beaucoup de monde.

Patrick David 

Docteur en droit 

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