CENTRAFRIQUE : Elections sous pression (de plus en plus incertaines)

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Dans les zones occupées par les milices, soit, environ 80 % du territoire, il ne serait pas surprenant que les milices armées exercent des pressions ou menacent des électeurs ou des candidats pendant la campagne électorale et le déroulement du vote. Pour les milices armées, il n’y a aucune raison de respecter de trêve pendant cette période (sur notre photo, Faustin Archange Touadéra, déjà bien inquiet et plus que soucieux). 

Ce mercredi, 16 décembre, des membres de milices se sont rassemblés aux portes de la ville de Bossembélé à 150 km de la capitale. Le lendemain, vers 5 heures du matin, il a été fait état de violents combats à 5 km de Bossembélé entre ces éléments et les soldats de la FACA  (Forces armées centrafricaines ). Un avion de combat de la MINUSCA a survolé la zone pour renseigner les soldats de la FACA. Cette situation  a crée un mouvement de panique et amené des habitants à fuir en brousse. 

Ce vendredi, 18 décembre, la ville de Bozoum serait aux mains des milices. 

La MINUSCA  (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique ) a déclaré qu’elle ferait tout son possible pour permettre le bon déroulement des élections, y compris dans les zones occupées par les milices. L’Union européenne (UE) a accordé des financements pour la tenue de ces élections. 

Cela suffira-t-il ?

Il ne faudrait pas qu’un fort taux d’abstention causé par le climat d’insécurité et la crainte du coronavirus fragilise des élus qui vont devoir faire face durant leur mandat à des enjeux majeurs, à savoir, le rétablissement de la paix, la reconstruction du pays, la réconciliation entre les communautés. 

Patrick David

Docteur en droit 

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