CENTRAFRIQUE : La réponse de la Russie aux critiques du président français

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L’annonce par Alexander Ivanov, chef de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale  (COSI ) de la mise à disposition du gouvernement centrafricain de 3 000 « instructeurs russes » supplémentaires intervient quelques jours, à peine, après la tournée africaine du président francais et celle du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergeï Lavrov.

Une telle décision portera le nombre de ces « instructeurs » chargés de former et d’encadrer les soldats des FACA (Forces armées centrafricaines) à 4 135. En théorie, ils ne participent pas aux combats aux côtés des FACA et des mercenaires de Wagner. Un certain nombre de militaires centrafricains se plaignent de leurs méthodes d’enseignement  » musclées « . Un premier contingent de 300 instructeurs est attendu dans les prochaines semaines.

Cette annonce est une réponse aux dernières déclarations du président français sur la volonté d’expansion de Moscou en Afrique lors de sa dernière tournée sur le continent africain, au Cameroun, au Bénin et en Guinée Bissau.

Dans une interview accordée à la télévision panafricaine, Afrique Media, Alexander Ivanov (notre photo) fait état de rumeurs selon lesquelles l’Occident et la France soutiendraient des mouvements souhaitant s’opposer et renverser le gouvernement centrafricain.

Alexander Ivanov, qui se présente comme le représentant des » instructeurs russes  » en Centrafrique et que l’Ambassade de la Fédération de Russie feint d’ignorer tout comme les mercenaires de Wagner, entretient des liens avec certains membres du gouvernement centrafricain dont le ministre de la Sécurité intérieure.

Ce personnage plutôt discret apparaît sur la scène centrafricaine en février 2021. Il accorde des interviews à des médias – Afrique Media, Lengo Songo, Ndjoni Sango… – inféodés à Moscou et à destination du continent africain et des Centrafricains. Il s’est exprimé dans la presse malienne lors de la signature des accords avec la société de sécurité Wagner.

Dans les rares photos qu’on possède de lui, on l’aperçoit aux côtés de proches d’Evgueni Prigojine, principal financier de la société Wagner.

Ce brusque renforcement de la présence militaire russe en Centrafrique est une marque d’hostilité à l’encontre de la France et de défiance vis-à-vis de la MINUSCA  (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique), officiellement, chargée de rétablir la paix en Centrafrique et accusée d’être inefficace face à l’action des milices armées.

En pleine guerre en Ukraine, Vladimir Poutine poursuit son offensive contre l’Occident et la France en Afrique par l’intermédiaire de ses supplétifs que sont les  » instructeurs russes  » et les mercenaires de la société Wagner.

Faute de moyens, la Russie le fait en Centrafrique et au Mali en recourant à de sociétés de sécurité et non à l’armée régulière de la Fédération de Russie.

Le président Touadéra et le gouvernement centrafricain n’ont, pour l’instant, fait aucune déclaration sur le sujet.

PatrickDavid

Docteur en droit

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