CENTRAFRIQUE : Le « match » Chine-Russie

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En Centrafrique, depuis 3 ans, la Russie et la Chine, profitant du retrait de la France, multiplient à l’envi les dons dans le domaine militaire et médical.

Dans ce qui ressemble à une lutte d’influence, la Russie a un objectif politique, à savoir, s’imposer en Centrafrique et sur le continent. La société militaire privée, Wagner, qui agit pour son compte bénéficie de contrats d’exploitation dans le secteur minier. 

Concernant la Chine, la Centrafrique est un nouvel espace économique à conquérir  pour ses entrepreneurs. Il s’agit d’obtenir des autorités centrafricaines des contrats de travaux publics, l’exploitation de gisements d’or et de recherche pétrolière. Les entreprises chinoises, peu respectueuses de l’environnement, dures avec leurs employés, n’ont pas toujours bonne réputation auprès des populations locales.

De son côté, la Russie ne reste pas inactive. Des conseillers russes, de plus en plus nombreux, entourent le président Touadera, des para-militaires russes assurent sa sécurité.

Tout laisse à penser que Moscou est en passe de gagner la partie. En témoignent l’influence de la Russie sur les orientations de la politique étrangère centrafricaine, les rencontres entre responsables russes et centrafricains, l’ouverture aux conseillers ou experts russes des portes de ministère de la Défense. Les blindés livrés, ces dernières semaines, à la Centrafrique par la Russie paradent dans les rues de Bangui. La création d’une mission militaire est annoncée. 

Le président centrafricain se félicite de ses liens privilégiés avec Moscou, tout en acceptant les dons de Pékin, sous le regard courroucé de Paris et de ses alliés. 

Les Centrafricains médusés, quant à eux, attendent la suite des événements, le prochain épisode de la pièce, du « match »  qui se joue sous leurs yeux entre la Chine et la Russie.

Pour eux, une question demeure : à quand le retour à la paix dans un pays qui est la proie des milices depuis 8 ans ? 

Il n’est pas certain que la paix soit la première préoccupation de la Russie et de la Chine, du moins, tant que leurs intérêts immédiats ne sont pas en jeu . 

Patrick David 

Docteur en droit 

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