Les groupes rebelles armés à l’offensive contre le régime du président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, nouvellement réélu, ont mené pour la première fois, mercredi, 13 janvier, deux attaques aux portes de Bangui. Galop d’essai ou nécessité de tester les réactions des « gardiens » de la capitale que sont les FACA (Forces armées centrafricaines), la MINUSCA (Mission des Nations-Unies en Centrafrique), les contingents rwandais et russes, toujours est-il que les rebelles ont rapidement été repoussés. En attendant, certainement, la deuxième attaque, peut-être, la troisième, voire, plus, jusqu’à ce que le pouvoir du nouveau président (très mal réélu), Faustin Archange Touadéra, soit mis en difficulté, et contraint-forcé de négocier avec son opposition.
Les rebelles ont montré de quel bois ils se chauffent. L’opposition civile par le canal de ses représentants comme les anciens premiers ministres, Mahamat Kamoun, Anicet Georges Dologuélé, Nicolas Tiangaye ou les anciens présidents de l’Assemblée nationale, Karim Meckassoua, Alexandre Guendet, pour ne pas citer tous les autres, a fait appel au droit que représente la Cour constitutionnelle, avec des arguments non seulement de poids, mais, de bon sens, qui auraient fait plier tout régime politique qui ne marche pas sur la tête. Mais rien n’y fit. Que restait-il alors à faire aux démocrates de l’opposition du moment où ceux qui sont chargés de gérer l’état de droit dans le pays, deviennent aveugles, muets et sourds face aux règles de droit dont ils sont les gestionnaires et les garants ? Seule la force des armes, c’est-à-dire, la force de la loi illégitime, devient le principal recours.
En Centrafrique, ce recours illégitime n’a pas été effectué par les Kamoun, Dologuélé, Tiangaye, Meckassoua et autres Guendet, mais, par les rebelles qui ont essayé de prendre Bangui par les armes. Ils n’ont pas pris la capitale, mais, ils contrôlent, déjà, 80% du pays. Et puis, disons-le, alors que la capitale centrafricaine, pensait-on, est surveillée et militarisée comme jamais par les forces alliées et amies du régime en place, la voilà vertement attaquée au point qu’on se pose la question de savoir s’il ne vaudrait pas mieux que le président (mal) réélu, Faustin Archange Touadéra, épargne à son peuple (qui n’a que trop souffert) les souffrances qui l’attendent. Il faut qu’il remette son « trophée » de chef d’Etat sur une table de négociation avec son opposition civile. Car tôt ou tard, si la politique ne reprend pas ses droits (et c’est à Touadéra de prendre des initiatives), les soldats russes, rwandais, les FACA et la Minusca, n’arriveront pas (jamais) à faire reculer les rebelles qui, après avoir contrôlé 80% du territoire, sont déjà aux portes de Bangui (la coquette).
A bon entendeur salut ! Touadéra doit comprendre que le principal protecteur de son pouvoir, ce ne sont ni les Russes, ni les Rwandais, ni la Minusca et encore moins les FACA, mais, c’est l’excellent travail qu’il abattrait au vu et au su de tous les Centrafricains, au Palais de la Renaissance.
Pour le moment, ce n’est pas le cas. Il ne l’a pas montré ces cinq dernières années. Ce qu’on lui demande de faire maintenant où il a conduit le pays dans cette fâcheuse situation, c’est de se mettre à table avec ses frères de l’opposition (Kamoun, Dologuélé, Tiangaye, Meckassoua, Guendet et les autres). Sinon, c’est le chaos assuré qui attend le Centrafrique.