CENTRAFRIQUE : L’ÉCOLE EN DANGER

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Une des conséquences des violences perpétrées par les milices depuis 2013 est la mise en danger du système éducatif.

La population vit dans la crainte du prochain affrontement, du prochain massacre. 

Le taux élevé de redoublement, le nombre important d’abandons scolaires, les interruptions de scolarité sont les symptômes d’un système éducatif en grande difficulté et d’une communauté scolaire (élèves, parents et enseignants) bouleversée par le climat de violences que connaît le pays.

Les batiments scolaires sont en nombre insuffisant, beaucoup ont dû fermer en raison de l’insécurité. Les milices, dans leur folie destructrice,  incendient et pillent les écoles.

La plupart des établissements de province sont délabrés et nécessitent d’importants travaux de réhabilitation. Les écoles dans les villages de brousse disposent d’installations et d’un confort sommaires (notre photo).

Beaucoup d’élèves doivent partager le même manuel. Les salles de classe peuvent compter jusqu’à plus d’une centaine d’élèves. Il a été annoncé fin juin que les écoles fermées depuis plusieurs mois, pour cause de Covid, allaient reprendre leurs cours. Comment pourra -t-on observer les gestes barrières dans  des classes surchargées ? 

Face à l’insuffisance d’enseignants, il est fait appel à des » maîtres-parents « sans formation, ni qualification. Certains parents sont dans l’incapacité de payer les salaires de misère de ces maîtres. La gratuité de l’enseignement primaire améliorerait considérablement la scolarité des enfants des familles les plus pauvres, surtout des filles.

Les orphelins, faute d’établissements susceptibles de les accueillir, errent dans les rues en vivant de petits larçins ou de mendicité, exercent de petits métiers ou rejoignent les milices en tant que combattants. Ils ne sont pas scolarisés. 

Moins de trois enfants sur cinq ne vont pas au-delà de l’école primaire…

C’est dire combien  la jeunesse centrafricaine est une génération perdue, victime de l’irresponsabilité des milices et de l’incurie de la classe politique.

Patrick David 
Docteur en droit TAGS Nouvelle-Calédonie

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