CENTRAFRIQUE : TOUADÉRA OTAGE (CONSCIENT) DE POUTINE

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Le président Touadéra  dans des interviews accordées, récemment, à France 24 et RFI,  persiste et signe. Ses propos sont extrêmement favorables à la Russie à laquelle il dit avoir fait appel lors de la menace de la Coalition des patriotes pour le changement en Centrafrique (CPC ) de marcher sur la capitale. C’était, laisse-t-il supposer, une affaire de vie ou de mort.

En effet, il laisse penser que les règles d’engagement de la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique ) ne lui permettent pas d’être en capacité de mettre fin aux actions menées par les milices.

Il ne demande pas pour autant un renforcement de la mission et des moyens de la MINUSCA. Ce qui est contradictoire. Le président centrafricain (dans une logique non mathématique, sa matière pourtant préférée) choisit de s’en remettre à la Russie et jette un  » voile pudique  » sur la présence et les accusations d’exactions, d’atteintes aux droits humains portées contre les turbulents mercenaires de la société de sécurité Wagner (sur notre photo le président centrafricain dans une mine des mauvais jours entre ses protecteurs rwandais et russe).

S’il est vrai que les soldats russes et les para-militaires de Wagner vont au contact direct des milices, il est difficile de croire qu’ils ne se soient livrés à aucun débordement lors de leurs opérations. Par ailleurs, il faut souligner que leurs actions n’ont, pour le moment, pas plus que la Force (française) Sangaris et la MINUSCA, abouti à la reddition des milices qui continuent de sévir, même si elles ont dû abandonner plusieurs villes importantes. Les milices occupent, toujours, une grande partie du territoire national où elles commettent des violences. Les dernières en date ont touché la périphérie d’une ville du centre du pays, Bambari, plus précisément, l’axe reliant Bambari et Alindao.

Les milices menacent un certain nombre de voies de communication et par conséquent, l’approvisionnement de certaines villes. Les camions de marchandises et de voyageurs doivent être protégés par des militaires.

C’est l’inamovible chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui a ouvert la porte du Kremlin à Faustin-Archange Touadéra. Question : Les Russes pillent-ils plus les richesses centrafricaines que les Français ? Touadéra élude toujours cette question.

Le président centrafricain est peu prolixe sur les avantages offerts aux sociétés russes dans le secteur minier en contrepartie du soutien militaire de Moscou. On n’a pas besoin de faire la deuxième année de la faculté de droit de l’Université de Bangui pour savoir que d’énormes pans miniers du pays ont été alloués à Poutine et ses amis. Touadéra devra s’en justifier un jour car il est inacceptable de brader, de cette façon, la richesse nationale des Centrafricains.

Cela dit, la Russie peut être rassurée : le président centrafricain est complètement couché devant Poutine. 

Patrick David 

Docteur en droit 

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