CONGO-BRAZZAVILLE : La France actrice principale du coup d’état du 5 juin 1997 aux côtés de Sassou-Nguesso (toujours en place)

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La France n’était pas simplement complice dans le coup d’état du 5 juin 1997, mais actrice principale. C’est elle qui gérait tout, finançait tout et avait engagé ses troupes conduites par Bob Denard.

Pourquoi Bob Dénard ?

Parce que tout ce que la France ne fait plus officiellement de peur qu’on l’accuse de néocolonialiste ; elle le fait à travers Bob Denard qui joue le rôle de Supplétif. Il était habillé en mercenaire mais en fait, était le bras armé de la France officielle.

Dans le cas du Congo-Brazzaville, la France avait mis à sa disposition  200 éléments qui émargeaient sur les vrais effectifs militaires de l’armée française.

On les avait habillés en tenue de mercenaires mais, c’étaient de vrais militaires (sur notre photo, le général Sassou vient de réussir son coup d’état et se fait filmer avec ses miliciens).

Ils avaient quitté la France le  14 février 1997 pour aller s’installer à l’Ile de Sao Tomé et Principe où ils étaient restés jusqu’au 28 mai 1997 ; le temps de s’acclimater.

Il étaient passés par Libreville où il y avait le gros des Troupes gérées par la commandante en Chef : Edith Lucie Bongo née Sassou.

Ils avaient quitté Libreville le mercredi 4 juin pour arriver à Oyo et de là,  ils ont rejoint Brazzaville dans la nuit du 4 au 5 juin 1997.

COMMENT LES CHOSES AVAIENT COMMENCÉ  ?

Quand Sassou arrive à Paris le 5 août 1995 après avoir beaucoup souffert à Maya-Maya où son avion était bloqué toute une journée par les autorités congolaises ne voulant pas le voir quitter le pays ; son  avion, prêté par son gendre, le président, El Hadj Omar Bongo, était tenu en laisse toute la journée jusqu’à ce que le président gabonais et le député-maire de Brazzaville (Bernard Kolelas) déploient toute leur diplomatie pour convaincre le président, Pascal Lissouba, à éviter les turpitudes : surtout, quand on sait que les faucons de l’époque et surtout, les Cocoyes, Mambas et Zoulou, cherchaient à en découdre avec l’ancien partenaire devenu ennemi.

Ils étaient convaincus que cet homme, en  sortant du Congo n’ira pas croiser ses mains en France.

Et ils avaient raison car dès qu’il est arrivé à Paris, j’étais l’un des premiers qu’il avait appelé pour me demander de remercier en son nom, le député-maire de Brazzaville, B. KOLELAS.

En effet,  c’est  le président Bongo et le député-maire de Brazzaville qui finirent par convaincre le président, Pascal Lissouba, à lâcher un peu du lest et à désamorcer l’atmosphère.

Et deux mois après, il m’appelle au Vésinet pour me parler de ce coup d’état auquel il tenait à tous les prix à faire. Pour lui, il fallait chasser le président, Pascal Lissouba, du pouvoir. Je pouvais en convenir si cela allait se passer par des élections démocratiques. Et jamais par un coup d’état militaire.

Tout de suite, je lui avais dit que je devais aller réfléchir. Et le 13 janvier 1996, nous nous sommes retrouvés au Café le Victor Hugo entre autres : deux représentants de Sassou, 2 représentants de Kolelas (moi-même qui conduisais la délégation et Parfait Kolélas  ainsi qu’un représentant du Quai d’Orsay  et un de l’Elysée).

J’étais le seul qui était réticent car étant l’initiateur de la Conférence nationale souveraine, je n’acceptais  pas qu’on remette en cause les RESOLUTIONS de ma Conférence nationale qui stipulait que :

 » PLUS JAMAIS DE COUPS D’ETAT AU CONGO ».

En l’acceptant, je me remettais en cause et paraissais pour celui qui pratiquerait un parricide (Tuer ma  propre fille autrement dit la Conférence nationale souveraine qui est et reste ma propriété).

J’avais tenu informé mon patron, B. Kolelas, qui lui, n’était pas d’accord non plus.

Et c’est à partir de ce NON de MOUDILOU qu’interviendra la séparation tacite entre l’URD/ PCT et Apparentés.

Je ne voyais plus Sassou qui va se rabattre sur Maurice Massengo Tiassé et Dieudonné Malanda car pour que son affaire soit bien prise en compte notamment par la France, il faut des fils du Pool.

En l’absence des vrais dinosaures que nous étions B  KOLELAS  et moi-même,  Sassou choisit ces deux roitelets, qui vont l’accompagner de bout en bout jusqu’à l’exécution du coup d’état.

Mais, je vais suivre toutes les péripéties de A à Z ; de tous les préparatifs à travers le colonel X grand Frère de l’ancien président, Samuel Doe, ancien légionnaire, qui était chargé de recruter les mercenaires dont 580 passèrent par Kinshasa réceptionnés par le Général, MAHÉLÉ, chef d’état major général de l’armée de Mobutu Sese Seko, et qui sera tué d’ailleurs la veille du coup.

380 mercenaires passèrent par la Centrafrique. Et l’essentiel par le Gabon.

Sassou quitte la France le 18 janvier 1997 et rentre à Brazzaville où il est accueilli officiellement par le Ministre d’Etat, ministre des Transports et de l’Aviation civile, mon Frère, Victor Tamba-Tamba.

Cherchant à savoir pourquoi s’était-il fait accueillir officiellement alors qu’il n’était plus rien et après toutes les guerres que notre pays avait connues tout le long du Pouvoir NIBOLEKOIS, il n’y avait pas lieu à lui faire allégeance ; à lui ôter le chapeau en signe de respect.

Moi, j’avais cherché à savoir pourquoi cette douloureuse allégeance ? Mais, je n’ai toujours pas trouvé la raison. Aidez-moi à la trouver car je la recherche toujours.

16 jours seulement après l’arrivée de Sassou, j’arrive moi même à Brazza. Car, je ne veux pas me taire. Le faire serait une trahison que j’aurais portée toute ma vie comme une croix suspendue autour de mon cou. Je m’en serais voulu toute ma vie.

Nous sommes le 4 février 1997. Je me dirigeai vers mon patron, B. Kolélas, auprès de qui je vais faire un rapport circonstancié de tout le COUP D’ETAT.

Paniqué, il appelle le président de la République, Pascal Lissouba, pour l’en informer et lui priant de me recevoir impérativement car ce que j’avais à dire était d’une importance capitale et dépendait et engageait  la  vie de toute la République.

Le président de la République me reçut 30 minutes seulement après, devant tout un parterre de  ces collaborateurs les plus immédiats et les plus importants notamment militaires dont le chef d’état major général, le sinistre, Daniel MABIKA.

Je leur fis le briefing le plus détaillé, le plus structuré et  scientifiquement bien schématisé.

La seule question qui va m’être posée était :

 » Comment allons-nous faire pour contrer ce coup ? »

Moi, le civil, leur répondis : « Commencez  par  ceinturer  la République et notamment la Capitale à partir de toutes nos Forces que comptait notre République ».

Mais même ça ; les NIBOLEKOIS n’avaient pas réussi à le faire jusqu’à faire rentrer les Forces de Sassou  aussi extraordinairement  ; aussi facilement comme des hommes qui rentraient chez eux sans rencontrer aucune résistance. Il n’y avait aucun barrage nulle part. Le firent-ils exprès où que ces gens-là étaient des vrais cancres, qui ne savaient pas pourquoi étaient-ils au pouvoir ;  et que le pouvoir se protège.

Finalement, nous avions tous assisté comment le plus tranquillement du monde, aussi facilement, les hommes de Sassou étaient rentrés à Brazzaville occupant rapidement tous les quartiers Nord jusqu’au Centre ; c’est à dire, jusqu’au Commissariat de Moungali où ils plantèrent un piquet délimitant la Zone Nord et le Sud.

Et quand moi, MOUDILOU m’insurge contre le NIBOLEK, les traitant des moins que rien et allant même plus loin, des Traîtres à commencer par leur chef d’état major général, Daniel Mabika, qui exigea 500 millions de F CFA pour être prêt la veille du 5 juin. C’est ma sœur qui lui remit d’abord 250 millions.  Et dès qu’il avait obtenu ces 250 millions, il était allé se jeter dans les bras du Bourreau de la République.

Nous étions le mardi 3 juin 1997 quand le président, Pascal Lissouba, reçut tous les chefs militaires pour les biefer la veille du Coup.

Voilà en filigrane l’Histoire militaire et le coup d’état du 5 juin 1997 avec les PLUS GRANDS CANCRES KONGOS  AU POUVOIR ET QUI AVAIENT LAISSER SCIEMMENT PARTIR  LE BEAU POUVOIR POUR N’AVOIR PAS ETE A LA HAUTEUR DES ENJEUX.

BIZOBA ! IL N’Y A PAS AUTRE MOT LES QUALIFIANT.

Je vous rappelle que seulement 6 mois après que la France ait ramené Sassou Nguesso au pouvoir, Bob Denard vient me voir pour me proposer un  marché extraordinaire.

La même France tient et veut reprendre le pouvoir qu’il a arraché des mains des démocrates voilà seulement 6 mois.

C’est là que j’ai besoin du caporal pour son expertise.

Il vient me proposer que la France était prête à reprendre le pouvoir des mains de Sassou pour le redonner auprès de celui à qui elle l’avait arraché.

La France voulut faire ce qu’elle avait déjà fait avec le président, Abdallah, des Comores en 1975. Parce que Sassou n’avait pas respecté les engagements pris.

Mais, le montant qu’on nous exigeait soit, 5 millions de dollars (2,5 milliards de F CFA), nous n’avions pas pu les rassembler d’où notre malheur, qui continue avec le problème d’argent.

Le président, Pascal Lissouba, et son premier ministre, B. Kolélas, étaient incapables de trouver 5 millions de dollars. Et c’est tout notre purgatoire. Nous cherchons seulement 1 million de dollars (500 millions de F CFA) aujourd’hui.

Qui est prêt à nous les prêter car nous avons une belle opportunité d’une opération extraordinaire.

Maître Tony Gilbert MOUDILOU.

Paris, ler août 2022

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