CONGO-BRAZZAVILLE : Le pays où chaque opposant rêve de remplacer Sassou-Nguesso

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Chaque pays a à sa tête les dirigeants qu’il mérite. Cela se vérifie au Congo-Brazzaville, plus qu’ailleurs, où le président, Denis Sassou-Nguesso (sur notre photo où il se montre triomphant avec son épouse Antoinette), ne doit sa survie (politique) qu’à la seule division de son opposition. C’est simple à comprendre : ceux des Congolais de l’opposition qui disposent d’un tiroir-caisse bien fourni, refusent, catégoriquement, de financer le combat (général) tant qu’ils ne sont pas mis à la tête de celui-ci. Même s’ils sont considérés, dans la pratique de tous les jours, comme moins bien armés, en politique. Avec leur argent, ils veulent être devant. Ceux qui se présentent comme des ténors de l’engagement politique, ont, souvent, des poches vides, ce qui compromet, d’avance, leur ambition. Cela dit, il n’y a pas de règle sans exception : l’ancien premier ministre, Alphonse Souchlaty-Poaty et quelques (rares) autres, au Congo et dans la diaspora, confirment cette règle. Ils sont, incontestablement, l’exemple à suivre.

Voilà, on peut le dire, l’une des raisons de l’échec de l’IDC et du FROCAD, malgré les efforts de son coordinateur pour rendre cette structure efficace. Le dictateur a su utiliser ses « nguiris » pour y semer la pagaille.

Le Gabon voisin vient, pourtant, d’administrer aux Congolais l’exemple de ce qu’il faut faire pour venir à bout d’un dictateur inamovible. Cela n’a, peut-être, pas (encore) marché, mais, c’est la voie à suivre pour l’opposition congolaise. Sinon, point de salut pour elle.

Après avoir failli de cette façon, c’est bien beau de déverser sa bile sur la France, les Etats-Unis et les Nations-Unies, comme s’il appartenait à ces entités de venir libérer les Congolais de leurs turpitudes, alors qu’ils sont indépendants depuis le 15 août 1960. Ce n’est ni à François Hollande, ni à Barack Obama et encore moins à Ban Ki-moon, de chasser le dictateur de Mpila. C’est aux Congolais de prendre leur responsabilité s’ils pensent que sa présence à la tête du Congo est contreproductive. Comme l’a fait, en octobre 2014, le peuple du Burkina Faso. Comme semble le faire, après le détournement de son vote, le peuple du Gabon.

Actuellement, dans le Pool, sans être soutenu par personne, le pasteur Ntoumi essaie de tenir tête au pouvoir militaire de Brazzaville. Presque les mains nues. Depuis qu’il demande de l’aide à ses frères de l’opposition et de la diaspora, personne ne lui répond positivement. Mais, si c’est pour élaborer des théories sans lendemain et des grandes formules vaseuses, ils répondent, tous,présents. Voilà pourquoi, le Congo-Brazzaville, qui n’est qu’un pays de beaux parleurs sans plus, a de très fortes chances de rester dans la même situation, pendant plusieurs années, encore, alors que le fruit, déjà, bien mûr commence même à pourrir, et ne demande qu’une petite organisation méthodique de l’opposition, afin qu’il soit cueilli, sans gêne, du haut de l’arbre.

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