Bientôt, le Congo-Brazzaville va être gagnée par l’effervescence électorale avec le vote par le parlement de transition d’une nouvelle loi électorale proposée par le gouvernement.
Le Conseil national de transition (Cnt), le parlement provisoire qui siège dans l’attente des élections législatives prévues l’année prochaine, a adopté samedi 24 novembre, une nouvelle loi électorale proposée par le gouvernement. Cette loi précise que tout candidat à l’élection présidentielle doit « avoir séjourné sans interruption au Congo 24 mois avant l’élection, être de nationalité congolaise d’origine, jouir de ses droits civils et politiques et d’un état de santé physique et mental constaté par trois médecins assermentés ». Le candidat doit aussi attester d’un certificat de moralité fiscale, d’une expérience professionnelle de 15 ans au moins et être âgé de 45 ans au moins et 75 ans au plus à la date du dépôt de la candidature. Il doit verser une caution de 5 millions de f cfa.
Le vote de cette loi montre que le processus électoral est déjà lancé à quelques semaines de la tenue, dès ce mois de décembre, du référendum constitutionnel. Ce dernier sera suivi par la présidentielle, les législatives et les municipales avant la fin de l’année 2000. Ces différentes étapes bénéficieront de l’accompagnement du Comité de suivi de la Convention pour la paix et la reconstruction du Congo dont la composition et l’action sont là pour rassurer les Congolais. De quoi s’agit-il ?
Les participants au Dialogue national sans exclusive, tenu du 17 mars au 14 avril 2001, à Brazzaville, avaient pris l’engagement de consolider l’unité nationale, de renforcer l’état de droit, la démocratie, la bonne gouvernance et de garantir la reconstruction et l’essor du Congo. Ces engagements avaient alors été consignés dans une Convention pour la paix dont le suivi et le respect des clauses furent naturellement confiés au chef de l’Etat, Denis Sassou Nguesso. En homme politique averti, le président congolais a préféré confier cette lourde et délicate mission de suivi à un organe neutre dont la composition plurielle et la qualité des 49 membres rassurent dans la mesure où on y trouve des anciens ministres, des anciens parlementaires, des anciens dirigeants des collectivités locales et des entreprises d’Etat, des magistrats et anciens hauts fonctionnaires, etc. Cet organe consultatif s’appelle le Comité de suivi de la Convention pour la paix et la reconstruction du Congo dont le rôle est d’aider Denis Sassou Nguesso à organiser des élections propres dans la paix et la sérénité.
A pied d’oeuvre depuis le 28 septembre, il a adopté son règlement intérieur ainsi que son programme de travail.
Le 5 novembre dernier, c’est le général Pierre Oba, tout puissant ministre de l’Intérieur, qui a été reçu par le Comité pour édifier ses membres sur le recensement administratif dont les opérations sont bouclées en attendant celles ayant trait à l’extraction des listes électorales auxquelles seront associées la classe politique et la société civile.
Pierre Oba, pour sa part, a invité le Comité de suivi, « partenaire sérieux », selon sa propre expression, à se joindre au gouvernement afin de contribuer au bon déroulement du processus électoral.
Siégeant le 8 novembre en session ordinaire, le Comité a tout naturellement consacré cette session au processus électoral. Il a fait parvenir au président de la République une série de propositions susceptibles de garantir le bon déroulement du processus électoral, dans la paix, la transparence et la concorde nationale. Toujours dans le cadre de sa contribution au bon déroulement du processus électoral, le Comité entreprendra dans les tout prochains jours, une vaste campagne de vulgarisation des conclusions de la Convention pour la paix et la reconstruction nationale du Congo. Objectif : mettre le peuple congolais, lassé des conflits, à l’abri des incantations de la classe politique et donc, préserver la paix retrouvée.
Esprit Bizang