CONGO-BRAZZAVILLE : L’Etat demande plus d’argent aux multinationales pétrolières

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En attendant la signature d’un programme avec le FMI, l’Etat s’organise pour accroître ses recettes. C’est ainsi qu’il n’hésite plus à mettre à mal les cordiales et amicales relations nouées avec des compagnies pétrolières, en les dénonçant purement et simplement. Il faut remplir les caisses par tous les moyens. La compagnie italienne, Eni Congo, vient de recevoir un courrier qui annonce l’accroissement des marges de l’Etat. En attendant le tour de Total Congo ?

Le 14 janvier 2019, deux ministres du gouvernement Mouamba ont pris leur belle plume pour cosigner une lettre recommandée avec accusé de réception adressée au directeur général de la Société Eni Congo, dont l’objet était ni plus ni moins, la «Dénonciation de l’accord particulier du 25 janvier 2001 » (notre photo).

Calixte Nganongo, ministre des Finances et du Budget, et Jean-Marc Thystère Tchicaya, ministre des Hydrocarbures, ont écrit ceci au directeur général d’Eni Congo : « Nous vous informons, par la présente, de la volonté de la République du Congo de dénoncer l’accord conclu le 25 janvier 2001 portant sur « les frais de commercialisation encourus par AGIP y compris les redevances instaurées par décret 98/39 du 29 janvier 1998 » ».

« En application de l’article 6 dudit accord prévoyant la résiliation de l’accord, le préavis fixé étant de trois (3) mois, cette dénonciation prendra effet le 11 avril 2019 ».

Et les deux ministres de conclure : « En temps opportun, nos services étudieront avec les vôtres, l’incidence de l’application de cet accord sur les finances publiques » (fin de la lettre).

Il faut juste préciser qu’avec un encours de l’endettement qui est supérieur à 200% du PIB (les normes de la CEMAC et de la BEAC imposent que cet encours ne doit pas dépasser 70% du PIB), le Congo-Brazzaville peine, deux ans après le début des négociations, à signer un programme avec le FMI, alors que les pays voisins comme le Cameroun et le Gabon pourraient clôturer le leur cette année, ou au plus tard, au premier semestre de l’année prochaine.

Le dictateur 5 étoiles (candidat à sa succession à la présidentielle de 2021) à défaut de signer avec le FMI, recherche, donc, quelques niches financières pour améliorer la trésorerie de l’Etat. On ne peut pas le lui reprocher…

Après Eni Congo, les deux ministres vont-ils, également, logiquement, entreprendre la même démarche auprès de Total Congo ?

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