CORRUPTION : L’ancien premier ministre malaisien mis en prison pour détournements de fonds publics

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L’ex-premier ministre malaisien, Najib Razak, a été arrêté, mercredi, 19 septembre, et va être mis en examen dans le cadre d’une enquête sur des soupçons d’appropriation illicite de 628 millions de dollars (314 milliards de F CFA) du fonds d’investissement public 1MDB, lié à un vaste scandale qui secoue le pays depuis trois ans. Visiblement, Najib Razak n’est pas un enfant de choeur dans le domaine des détournements de fonds publics.

La Commission anti-corruption malaisienne a indiqué avoir obtenu le placement en détention de Najib Razak dans son enquête sur des détournements de fonds présumés de 1MDB et « l’arrivée de 2,6 milliards de ringgits (628 millions de dollars) sur son compte personnel », selon un communiqué. 

Ce scandale et les soupçons de détournement de vastes sommes de ce fonds d’investissement par l’ex-premier ministre et ses alliés ont joué un rôle clé dans la défaite aux élections de mai de la coalition qu’il dirigeait face à l’alliance réformiste de Mahathir Mohamad.

L’actuel premier ministre de 93 ans a fait son retour au pouvoir en se présentant contre son ex-protegé, Najib Razak, et a rouvert les enquêtes liées au fonds 1MDB qui avaient été étouffées par le précédent gouvernement.

Le nouveau gouvernement a annoncé qu’il souhaitait récupérer les fonds détournés de la société publique 1Malaysia Development Berhad (1MDB), créée, initialement, pour moderniser le pays.

Depuis qu’il a perdu le pouvoir, Najib Razak a, déjà, été placé en détention brièvement et mis en examen pour plusieurs chefs d’accusation liés au détournement présumé de quelque 10 millions de dollars (5 milliards de F CFA) d’une ancienne entité du fonds 1MDB. 

Mais, son arrestation mercredi est, directement, liée à l’une des accusations les plus graves à son encontre dans ce vaste scandale, à savoir, le transfert d’importantes sommes vers son compte en banque avant les élections de 2013.

Après une première enquête sur ces faits, il avait été blanchi, en 2015, le procureur ayant alors affirmé que les fonds étaient un don personnel de la famille royale saoudienne (notre photo montrant Najib Razak avec le roi Salman d’Arabie Saoudite le 2 mars 2016 à Ryad).

Alors que les accusations se multipliaient à son égard, Najib Razak avait pris un tournant plus autoritaire, évinçant les critiques du gouvernement et faisant voter des lois destinées, selon les analystes, à réduire au silence toute opposition.
Najib Razak va être présenté à la justice, jeudi, 20 septembre, et sera mis en examen sur la base de ces accusations, a annoncé la Commission anti-corruption.
L’ex-premier ministre et ses proches sont accusés d’avoir utilisé les fonds détournés pour acheter une grande quantité de biens, comme des oeuvres d’art, des sacs à main de luxe, des montres ou des propriétés aux Etats-Unis.
Le département d’Etat américain à la Justice, qui cherche à récupérer des biens acquis illégalement, estime que 4,5 milliards de dollars, au total, ont été détournés de ce fonds.

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