CPI : L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo demande à être libéré comme Jean-Pierre Bemba

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L’ex-président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, a exhorté les juges internationaux à prononcer son acquittement et à le libérer de prison, argumentant que le procureur n’a pas été en mesure de prouver les accusations de crimes contre l’humanité. Du coup, Fatou Bensouda, ce fameux procureur, est sous pression après la libération du RDCongolais Jean-Pierre Bemba. On imagine ce qu’il deviendrait, en terme de crédibilité si les juges suivaient, une fois de plus, l’ancien président ivoirien dans sa requête.

Dans une demande formulée, lundi, 23 juillet, à la Cour pénale internationale (CPI), les avocats de la défense ont estimé que Laurent Gbagbo (notre photo) devrait être acquitté de toutes les charges retenues contre lui suite aux violences post-électorales qui ont déchiré la Côte d’Ivoire en 2010-2011.

« Les éléments présentés par le procureur sont insuffisants pour prouver les charges à l’encontre de Laurent Gbagbo au-delà de tout doute raisonnable », ont-ils écrit à la Cour basée à La Haye.

En novembre 2010, l’ex-chef d’Etat –le premier à être jugé par la CPI– avait refusé de céder le pouvoir à son rival, Alassane Ouattara, sorti vainqueur des élections. Cette décision avait entraîné la Côte d’Ivoire dans une crise meurtrière qui a causé la mort de 3.000 personnes.

Après avoir occupé le palais présidentiel pendant plusieurs mois, Laurent Gbagbo avait, finalement, été arrêté, en avril 2011, par les forces de Ouattara, soutenues par les Forces des Nations-Unies et de la France, avant d’être remis à la CPI. L’assaut des Forces françaises, qui fut déterminant dans la reddition de Laurent Gbagbo, fut ordonné par le président de l’époque, Nicolas Sarkozy. Sans mandat des Nations-Unies.

Dans ce procès ouvert en janvier 2016, l’ancien président ivoirien, 73 ans, fait face à quatre chefs d’accusation pour meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains. Le procureur a fait appel à 82 témoins, en plus de présenter des milliers de documents et des centaines d’heures de vidéos.

L’avocat de la défense, Emmanuel Altit, a demandé à la Cour d’abandonner les accusations contre Laurent Gbagbo, demandant « qu’un jugement d’acquittement portant sur toutes les charges soit prononcé » ainsi que « la mise en liberté immédiate » de son client.

La question sera tranchée lors d’une audience prévue le 1er octobre, durant laquelle les arguments de la défense et ceux du procureur seront entendus.

Ce n’est pas la première fois que Laurent Gbagbo espère être libéré. En juillet 2017, cinq juges de la Cour d’appel ont ordonné une nouvelle révision de l’affaire afin de juger s’il devait être gardé en détention ou non, compte tenu de son âge et de son état de santé.

Mais, les juges ont refusé sa demande de libération pour le reste de son procès, la défense n’ayant « pas fourni des conditions concrètes et solides qui garantiraient la présence de M. Gbagbo à son procès s’il est libéré ».

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