DELIVRANCE DES VISAS : De la réciprocité entre les Etats-Unis et le Gabon (Mention Bien à Oligui)

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Mardi, 16 décembre, Donald Trump a suspendu l’octroi des visas aux ressortissants gabonais dès le 1er janvier 2026. Quarante-huit heures, plus tard, Brice Oligui Nguema a présidé un conseil des ministres pendant lequel il a appliqué la réciprocité.

Le locataire du Bureau Ovale explique cette mesure par des insuffisances relevées dans les mécanismes de contrôle et de sécurisation des documents de voyage, ainsi que, par des taux de dépassement de séjour jugés élevés. Ces mesures ne s’appliquent pas aux détenteurs de la double nationalité américano-gabonaise (que Trump semble respecter), mais aussi, aux titulaires d’un passeport diplomatique et de service, ainsi qu’aux personnalités devant assister à des événements spéciaux aux Etats-Unis (sur notre photo, Trump reçoit Oligui le 10 juillet 2025 à Wasshington).

Le 1er juillet, soit, 180 jours après, les Etats-Unis évalueront la situation avant de prendre une décision.

Après avoir pris connaissance de ces mesures, le sang d’Oligui n’a fait qu’un tour. Quarante-huit heures, plus tard, il a fait adopter la réciprocité lors du conseil des ministres qu’il a présidé, jeudi, 18 décembre, au Palais du bord de mer. Voici la riposte du gouvernement gabonais : Le conseil des ministres a « pris acte des mesures annoncées par le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique le 16 décembre 2025. Conformément aux usages et au principe de réciprocité qui encadrent les relations diplomatiques et consulaires entre Etats souverains, le Conseil a décidé du réajustement des conditions d’entrée sur le territoire national applicables aux ressortissants américains ». Le Gabon ajoute que ce réajustement s’effectuera dans un esprit de respect mutuel et une disponibilité à « maintenir un échange constructif » et à renforcer les partenariats.

Les cinq chefs d’Etat africains invités par Donald Trump à la Maison Blanche en juillet dernier.

Reçu par Donald Trump le 10 juillet, à la Maison Blanche, pour un dîner de travail stratégique, en même temps que quatre autres chefs d’Etat, Brice Oligui Nguéma avait réaffirmé l’engagement du Gabon dans la lutte contre l’immigration illégale, ainsi que, le renforcement des conditions d’attribution de la nationalité gabonaise pour préserver la fiabilité et la crédibilité du passeport gabonais sur la scène internationale. Trump avait apprécié. Mais, cinq mois après, il n’a pas hésité à frapper le Gabon en sanctionnant ses étudiants et ses touristes qui dépassent le délai du séjour qui leur est accordé aux Etats-Unis. Heureusement qu’Oligui a montré, lui aussi, ses muscles montrant à son homologue américain qu’il sait réagir du tac au tac au nom de l’indépendance et la souveraineté du Gabon. Pour qui connaît Donald Trump, il n’y a pas une autre manière de se faire respecter que cette réciprocité que Vladimir Poutine sait utiliser à merveille et qui fait que la Russie est le pays le plus respecté au monde par les Etats-Unis.

En Afrique, seul le Tchad du maréchal, Mahamat Idriss Déby Itno (MIDI) avait, jusque-là, appliqué la réciprocité face à Donald Trump. Depuis, il se fait respecter par Washington.

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