DIPLOMATIE : L’Afrique va-t-elle peser dans l’agenda d’Emmanuel Macron ?

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Comme tout bon Français qui aime regarder les autres de très haut, le président français, Emmanuel Macron, oubliant que les micros étaient ouverts et que des caméras étaient braquées sur lui, s’est laissé à des railleries qu’on ne sort qu’entre copains : « Le kwassa-kwassa pêche peu. Il transporte du Comorien ». Traduction : Ces frêles embarcations servent moins à pêcher du poisson qu’à favoriser l’immigration clandestine des Comoriens. Il n’en fallait pas plus pour sortir de ses gonds le président des Comores, le colonel, Azali Assoumani. Nettement mieux élu qu’Emmanuel Macron, dans la mesure où en France, l’élection présidentielle s’était limitée au premier tour, le second n’étant qu’un référendum contre la candidate de l’extrême-droite, le président Azali s’est montré très fâché des propos de son homologue français, et a exigé ses excuses. Sans beaucoup attendre, le président français, conscient de sa bourde, les lui a faites, lors d’une conversation téléphonique détendue entre les deux hommes d’Etat, à l’initiative de l’hôte de l’Elysée. L’incident diplomatique est évité. De part et d’autre, on regarde, plutôt, l’avenir. Car subsiste, toujours et encore, la lancinante question de Mayotte : les deux diplomaties y travaillent. Pour Moroni, Mayotte doit revenir dans son giron naturel des Iles Comores.

Emmanuel Macron (sur notre photo prend dans ses bras, le 19 mai, à Gao, de façon affectueuse, Ibrahim Boubacar Keîta, le chef d’Etat démocratiquement élu du Mali) effectuera « dans les prochaines semaines » une visite en Algérie, a indiqué, vendredi, 9 juin, la présidence de la République algérienne dans un communiqué où elle révèle un entretien téléphonique qui s’est déroulé, la veille, entre le président français et son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika. Par ailleurs, le texte de la présidence précise que les deux hommes ont affiché « leur détermination commune pour conjuguer leurs efforts en vue d’extirper le terrorisme de la région du Sahel ». Cet engagement mutuel est le bienvenu, surtout, de la part du président algérien, avant le Sommet du G5 prévu, à Bamako, le 2 juillet, sur le terrorisme au Sahel, auquel prendra part Emmanuel Macron. Alger est accusé de « protéger » Iyad Ag Ghaly, le chef djihadiste dont les combattants sévissent dans le Nord et le Centre du Mali, et qui, pour l’heure, est insaisissable. Mais avant de séjourner à Alger, Emmanuel Macron aura été au Maroc pour rencontrer le roi Mohammed VI, les 14 et 15 juin, et aura reçu, successivement, l’Ivoirien, Alassane Ouattara, et le Sénégalais, Macky Sall, les 11 et 12 juin, au palais de l’Elysée.

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