DJIHADISME AU MALI : DÉBUT DES NÉGOCIATIONS DU GOUVERNEMENT AVEC LES GROUPES TERRORISTES (CONFORMÉMENT À LA DEMANDE DU PEUPLE)

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Le gouvernement de transition au pouvoir à Bamako a mandaté le Haut Conseil islamique pour négocier avec Iyad  Ag Ghaly et Amadou Kouffa, deux leaders terroristes de nationalité malienne. Objectif : faire cesser les combats au plan national. La France est, résolument, contre une telle approche qui, au contraire, a été, fortement, recommandée par le peuple malien qui, après huit ans d’une intervention militaire française, voit les djihadistes avoir le vent en poupe sur le terrain. Comme s’ils étaient dopés alors que les sacrifices en termes humains des armées malienne et française (Barkhane) n’ont jamais été aussi élevés.

C’est une vieille demande du Dialogue national inclusif tenu en 2019. Deux ans après la tenue de ce conclave, les autorités de transition ont mandaté le Haut conseil islamique du Mali pour négocier avec les groupes armés. Selon le ministre malien des Affaires religieuses et du Culte, Mamadou Koné, «c’est une demande populaire, il ne s’agit pas de tergiverser. L’écrasante majorité de la population malienne l’a demandé avant même la Transition».

Iyad Ag Ghaly, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à AQMI (Al Qaïda dans le Maghreb islamique), et Amadou Kouffa, qui dirige la Katiba Macina, affiliée au GSIM, tels sont les deux interlocuteurs, de nationalité malienne, clairement, désignés (notre photo). Du moins, pour le moment. Il va sans dire que cette liste pourra être allongée au fur et à mesure du succès des négociations.

Il faut noter que si le Haut conseil islamique a carte blanche pour négocier, il doit respecter les points critiques à ne pas outrepasser. Il en est par exemple de la partition du Mali, un avantage que l’on faisait miroiter au MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) dans les années 90. Le MNLA, à cette époque, combattait le pouvoir central pour obtenir son indépendance. Il faut savoir que le Nord-Mali regorge de pétrole, de mines d’or et d’eau douce de très bonne qualité. Le Mali est, donc, et sera toujours, un et indivisible. Il en est aussi de l’application de la charia (qui permet de couper des bras, des jambes, pour punir toute personne ayant commis des fautes lourdes comme le vol, l’adultère, etc). Une République dite moderne comme le Mali, sur son territoire unitaire, ne saurait accepter de tels principes rétrogrades par ailleurs condamnés dans les instances auxquelles il est membre comme les Nations-Unies, l’Union africaine, la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), etc. Bref, on attend une ouverture d’un côté comme de l’autre et le Haut conseil islamique est l’organe le mieux placé pour faire entendre raison aux deux parties.

Le président du Haut conseil islamique du Mali, Imam Chérif Ousmane Madani Haidara, chargé de mener les négociations pour le gouvernement auprès des djiadistes maliens du Nord-Mali.

Présidé par l’imam Chérif Ousmane Madani Haidara, le HCI avait déjà négocié sur le terrain avec les combattants de la Katiba Macina l’accord de cessez-le-feu obtenu en mars dernier dans le cercle de Niono.

Les nouvelles discussions ont pour but de « trouver un compromis, entre Maliens, pour que la guerre cesse » dans l’ensemble du pays. Ces deux chefs de groupes armés mène d’intenses activités djihadistes dans le Nord et le Centre du Mali. Cette annonce intervient à un moment où les relations sont tumultueuses entre Paris et Bamako. La France s’est toujours opposée aux discussions avec les groupes armés, mais, le pouvoir de transition ne l’entend pas de cette oreille. Pour ce dernier, il faut aller à la paix, par tous les moyens, même après s’être assis avec son ennemi, pour signer la paix des braves.

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