ERYTHREE : Un Etat qui vit au 21e siècle comme au Moyen-Age

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Le dignitaire qui dirige ce pays depuis son indépendance, en 1993, s’appelle Isaïas Afwerki. Agé, aujourd’hui, de 71 ans, il a cessé de faire partie de ce que les Américains pensaient, à l’époque : la nouvelle vague de dirigeants, qui arrivaient au pouvoir pour faire autrement. Afwerki n’était pas seul. Les Américains présentaient, aussi, Meles Zenawi, en Ethiopie, mort au pouvoir en 2012, le camarade-guérillero, Yoweri Museveni (sur notre photo avec Afwerki), en Ouganda, arrivé au pouvoir en 1986 et encore bien calé dans son fauteuil. Quelques années, plus tard, les Américains lançaient une seconde croisade, à travers, Museveni et Paul Kagame au Rwanda, en 1994, pour chasser le général-président, Juvénal Habyarimana, jugé trop proche de la France et considéré comme tribaliste et corrompu, avant de donner l’estocade finale au maréchal, Mobutu Sese Seko, en 1997, au Zaïre. Bref, c’est vite dit, mais, à l’époque, Bill Clinton qui venait d’occuper la Maison Blanche, le 20 janvier 1993, était animé d’une intention de renouvellement, en Afrique, avec des idées qui ont permis quelque part de façonner le pays de Oncle Sam. Mais vingt-quatre ans, plus tard, Bill Clinton doit se rendre compte qu’il s’est trompé sur toute la ligne : tous ses poulains rêvent de mourir au pouvoir quand ce n’est pas déjà le cas comme en Ethiopie avec Meles Zenawi.

On n’y vit pas (forcément) mieux qu’ailleurs, en Afrique. L’Erythrée, par exemple, est championne toutes catégories au niveau des atteintes aux droits de l’homme. Quelques exemples à peine croyable qui montrent que c’est un pays, complètement, à part :

l’Erythrée n’a, toujours, pas de Constitution et manque d’institutions qui servent de base à une société fondée sur l’état de droit. Le pays ne dispose pas d’un pouvoir judiciaire indépendant, d’un parlement ou d’une assemblée, démocratiquement, élue, de partis d’opposition, de médias indépendants ou d’organisations de la société civile, autres que des organisations affiliées au gouvernement.

Et puis, et puis, le gouvernement n’a, jamais, ouvert ses portes pour que les experts internationaux entreprennent un examen complet de la situation des droits de l’homme. La surveillance à distance est le seul moyen de faire la lumière sur ce pays qui continue de se protéger contre tout et envers tous. Tellement il est fermé comme la Corée du Nord.

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