ETATS-UNIS/AFRIQUE : Les premiers 4 exécutants de la politique africaine de Joe Biden (un non-événement !)

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Contrairement à son prédécesseur, Donald Trump, qui avait qualifié l’Afrique de « continent de merde » et donc, ne s’y intéressait pas du tout, le président, Joe Biden, lui, voudrait en faire un des maillons de sa politique étrangère. Pour cela, il vient d’organiser, à Washington, en décembre 2022, la deuxième édition du Sommet Etats-Unis/Afrique, la première ayant été tenu par le président, Barack Obama en 2014, sans aucun résultat concret. Car les présidents américains se succèdent au Bureau Ovale avec des politiques différentes sur l’Afrique. C’est ainsi que Bill Clinton avait lancé l’AGOA (African Growth and Opportunity Act) qui est resté comme un véritable marqueur de la coopération africaine-américaine au point où même Donald Trump lui avait trouvé des vertus sinon une utilité. George W. Bush, pour sa part, s’était beaucoup impliqué dans la lutte contre le sida, en Afrique, au moment où on pronostiquait la disparition de l’Afrique à cause de ce virus qui trouvait un terreau facile pour son expansion en Afrique. Le soutien des Etats-Unis pour qu’il n’en soit pas ainsi, a fait que le sida a cessé d’être une menace en Afrique depuis plusieurs années. Barack Obama, lui, est celui qui a déçu beaucoup de monde. Descendant d’un père du Kenya d’où il tire le nom (très bantou) d’Obama, ce dernier a fait huit ans à la Maison Blanche en ne faisant rien qui puisse rester dans la mémoire collective. Il s’est plutôt borné à donner des leçons à ses parents africains du genre : « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes », etc. Il organisa, certes, le premier Sommet Etats-Unis/Afrique en août 2014 d’où rien de notable ne sortit. Sinon, on l’aurait su. Vice-président des Etats-Unis au moment où le premier Sommet Etats-Unis/Afrique fut organisé, le président américain, Joe Biden, voudrait-il, objectivement, marquer son temps dans ce domaine, tout comme l’aurait fait Hillary Clinton (copiant ainsi son époux) si ella avait été élue présidente des Etats-Unis à la place de Barack Obama en 2008 ? Trois mois après son Sommet, le président, Joe Biden, vient, en effet, de nommer les quatre premiers exécutants de sa « nouvelle » stratégie pour l’Afrique. Cela constaté, on a besoin de dire au président des Etats-Unis : « Peux mieux faire pour booster la relation africaine-américaine ». On espère qu’il n’a pas copié le mauvais exemple de son ancien patron Obama.

Il s’agit de Pamela Tremont (Virginie), Richard Mills (Georgie), Eric Kneedler (Pennsylvania), et Kathleen FitzGibbon (New York) qui, sous réserve de confirmation par le Sénat, prendront, respectivement, la charge des ambassades du Zimbabwé, du Nigéria, du Rwanda et du Niger.

Pamela Tremont (notre photo) aura pour première mission de veiller au bon déroulement des élections présidentielles au cours de cette année au Zimbabwé, conformément, à la promesse faite par le président sortant, Emmerson Mnangagwa. Isolé au niveau international car considéré par l’Occident comme un mauvais élève en matière de démocratie, le Zimbabwé ne semble toujours pas prêt à améliorer son image, si l’on en croit les récents agissements d’Emmerson Mnangagwa, décriés par l’opposition, qui sont annonciateurs de la tendance des prochains scrutins.

Pour Richard Mills, il sera principalement question d’aider la nouvelle Administration du Nigeria à relancer le pays sur plusieurs fronts, compte tenu de l’importance des relations bilatérales entre les Etats-Unis et la première puissance économique du continent africain.

Eric Kneedler, quant à lui, aura du pain sur la planche avec le chef d’Etat, Paul Kagame, non seulement, concernant l’épineux dossier du M23 en RDC, que le Rwanda conteste plus que jamais, mais aussi, à propos de Paul Rusesabagina, un activiste des droits humains, devenu sujet de discorde entre Washington et Kigali, depuis son arrestation par le gouvernement rwandais.

Enfin, Kathleen FitzGibbon devra aider au renforcement des efforts consentis par le gouvernement nigérien dans la lutte contre le terrorisme, notamment, en rendant ses frontières davantage imperméables aux mouvements djihadistes, et en contenant toute initiative visant à entraîner toute forme d’instabilité politique.

Après un deuxième Sommet Etats-Unis/Afrique au bilan plus que mitigé, Washington est attendue avec du concret par les capitales africaines, dont les exigences portent désormais sur beaucoup plus de considération diplomatique.

Ce premier passage à l’acte de la nouvelle version de la stratégie américaine en Afrique sera certainement considéré comme un non-événement par les dirigeants africains.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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