Ce n’est pas tous les jours que la gauche et la droite parisiennes tiennent le même discours, parlent le même langage. La mort de Jean Tiberi, ancien maire de Paris, et figure historique de la droite parisienne et nationale, a mis les deux rivales d’accord : elles acceptent le grand rôle joué par ce dernier et lui rendent hommage presqu’en choeur.

Jean Tiberi s’est éteint à l’âge de 90 ans. C’est Florence Berthout, son successeur à la mairie du 5e arrondissement de Paris, qui a annoncé sa mort, mardi, 27 mai. Ancien bras droit de Jacques Chirac (il lui succéda comme maire de Paris, en 1995, quand il élu président de la République) après avoir été son premier adjoint pendant de nombreuses années (sur notre photo, Jean Tiberi, sur les bancs à l’Assemblée nationale où il est presque seul, ses camarades étant des champions de l’absentéisme). Mais, n’était pas Chirac qui voulait. Tiberi, à peine arrivé, mordit la poussière quand le socialiste, Bertrand Delanoë le battit en 2001, faisant du coup, balancer la gestion de la capitale française dans le camp de la gauche. Jean Tiberi fut desservi par de nombreuses divisions au sein de la droite qu’on qualifiait à cette époque comme la plus bête du monde. Cela dit, il avait été élu maire du 5e arrondissement qu’il dirigea jusqu’en 2014.

Député de Paris pendant près de 45 ans, brièvement secrétaire d’Etat dans le premier gouvernement Chirac, Jean Tiberi fut une grande figure du gaullisme parisien. Mais, sa carrière fut, aussi, ternie par l’affaire des faux électeurs du V^e arrondissement qui lui valut une condamnation à dix mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité. Dans le débat politique, il restait courtois, pas gueulard comme ses camarades du parti comme Charles Pasqua et, de manière générale, respecté.

Anne Hidalgo a annoncé que Paris rendrait hommage à ce « Parisien de cœur et d’engagement ». Rachida Dati, de son côté, a salué un homme qui a su « porter haut les couleurs de la capitale ».