D’après Campus France, qui s’appuie sur des chiffres fournis par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la sous-direction des systèmes d’information et des études statistiques, « fin 2022, plus de 140 000 étudiants issus de 70 pays dans le monde entier avaient déposé une candidature via [la plateforme] Etudes en France. Un nombre record, en hausse de 18 % par rapport à la situation pré-Covid ».
L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, en tête pour ce qui est du nombre d’élèves et étudiants accueillis, connaît une hausse de 10 % des mobilités. Au moins,six pays africains figurent dans le top 10 des pays d’origine des étudiants étrangers inscrits dans l’enseignement supérieur français en 2021-2022 : le Maroc, l’Algérie, le Sénégal, la Tunisie, la Côte d’Ivoire et le Cameroun.
En ce qui concerne les filières choisies, les étudiants subsahariens sont près d’un tiers à être inscrits dans des formations en sciences. Les Mauritaniens (pour 50 % d’entre eux) et les Ethiopiens dominent dans ce cursus. « 25 % des étudiants subsahariens suivent des formations en lettres, langues et sciences humaines et sociales, contre 30 % pour l’ensemble des étudiants étrangers. A l’inverse, ils sont surreprésentés dans les cursus en droit et science politique (16 %) et en économie et administration économique et sociale (22 %), en particulier, avec les Malgaches (31 %) et les Centrafricains (30 %) », selon Judith Azema, chargée de communication de Campus France.
« En cinq ans, la plus forte hausse concerne les étudiants venus d’Afrique subsaharienne (+ 41 %), estime le rapport ‘Chiffres clés’. Les étudiants de cette zone représentaient un étudiant étranger sur cinq en 2015, ils en représentent un sur quatre en 2020 ». « Ce qui évoque plutôt une évolution positive dans le parcours des candidats, note Judith Azema. Pour ce qui concerne la mobilité étudiante, les chiffres indiquent que l’attractivité de la France augmente constamment et fortement sur une période significative », avec la seule différence que maintenant, la France n’est plus le seul pays ou le premier choix des étudiants africains du fait des problèmes d’ostracisme et de rejet qu’ils rencontrent en Hexagone. Les autres pays européens sont tout aussi attractifs et même les anciens pays de l’Est. Il a fallu, par exemple, que l’Ukraine entre en guerre contre la Russie pour qu’on se rende compte du désarroi des étudiants africains dont beaucoup étaient inscrits dans l’enseignement supérieur ukrainien et ne pouvait donc pas bénéficier des mesures de sauvegarde que la France accordait aux étudiants ukrainiens.
Il y a aussi que l’Amérique du Nord avec le Canada (qui n’arrête pas de gonfler ses capacités d’accueil) et les Etats-Unis, restent un réservoir notable pour les étudiants africains qui souhaitent s’expatrier. De plus en plus d’étudiants africains convergent aussi, désormais, vers la Chine qui multiplie des centres et instituts Conficius sur les campus africains.
On n’oubliera pas non plus l’accueil interafricain dans les universités africaines, qui proposent de bonnes possibilités d’études. Il s’agit, généralement, des pays du Maghreb (Algérie, Tunisie et surtout le Maroc), mais aussi, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya, la Tanzanie, le Ghana et quelques autres. En Afrique francophone, il existe deux pôles d’accueil : en Afrique de l’Ouest, le Sénégal reste le lieu par excellence pour un bon accueil scientifique et académique des étudiants venant d’ailleurs. En Afrique centrale, le Cameroun n’est en concurrence avec aucun autre pays et propose de bonnes possibilités aussi bien dans les universités publiques que privées qui poussent, souvent, comme des champignons.