FRANCE-RETRAITES : L’ « aveuglement » et le « mépris » du jeune président

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Il faut reconnaitre à Emmanuel macron une exceptionnelle capacité d’aveuglement. On hésite d’ailleurs entre « aveuglement » et « mépris ». Car comment oser proclamer depuis l’étranger -ce qui n’est pas d’ailleurs l’usage- qu’il n’y a pas de crise démocratique en France ?

Répondant ainsi à Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, il illustre sa déclaration en  estimant que « si les gens voulaient la retraite à 60 ans, ce n’était pas moi qu’il fallait élire ». Ç’est peut-être institutionnellement exact, mais mérite plus que nuance : à aucun moment, cet enjeu n’est apparu clairement lors de la campagne électorale et, d’ailleurs, l’actuel président n’a été élu que par défaut. Rappelons en effet qu’il n’y a pas eu de campagne au premier tour, que le deuxième s’est limité à refuser Le Rassemblement national et, surtout, que, Emmanuel Macron a tout juste obtenu 20% des inscrits au premier tour.

Mais la question est désormais bien plus grave. Les élections ne créent plus la légitimité des élus. Ce n’est pas d’aujourd’hui que le fossé entre les citoyens se manifeste et, de plus en plus, les élus cessent d’être des représentants. Le problème est, en fait, posé depuis longtemps, en particulier, depuis la signature du Traité de Lisbonne qui a bafoué le vote des Français émis lors du référendum de 2005. C’était la première manifestation officielle de la nouvelle conception néolibérale de l’Etat essentiellement consacrée à la diffusion de la logique marchande.

Il était donc logique, et Laurent Berger a raison de l’affirmer, que la crise sociale fasse apparaître la crise démocratique. C’est, cela étant, depuis le Traité de Lisbonne que nous appelons à l’élection d’une Assemblée constituante. Pourquoi ? Parce qu’elle est le symbole de la reconstitution de la souveraineté du peuple, base de la démocratie. Parce qu’elle est la seule méthode pacifique, démocratique et rassembleuse pour résoudre cette crise que le pouvoir cherche désespérément à nier.

André Bellon

Président de l’Association pour une Constituante

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