Du 5 au 7 février 1997, sous la haute autorité du président de Côte d’Ivoire de l’époque, Henri Konan Bédié (notre photo), le magazine Afrique Education avait organisé, à Abidjan, un colloque intitulé : « Retour en Afrique des cadres et diplômés africains ». Le colloque était encadré par le mathématicien, Saliou Touré, à l’époque, ministre de l’Enseignement supérieur de Côte d’Ivoire. Financièrement soutenu par le ministère français de la Coopération et l’Organisation internationale de la francophonie, il avait réuni une cinquantaine de participants de très haut niveau dont de très grands chefs d’entreprise, des chefs de partis politiques (au pouvoir) et de l’opposition, des ministres concernés par des questions de fuite de cerveaux. Objectif : étudier ce problème sans fuir nos responsabilités et trouver des solutions adéquates, ce qui fut fait.
Malheureusement, les milieux politiques de la Françafrique avaient ruiné l’espoir placé sur les résultats de ce Colloque pour lequel le président, Henri Konan Bédié, s’était engagé à rapporter ses conclusions à ses homologues chefs d’Etat, notamment, lors du Sommet francophone tenu, à Hanoi, en octobre de la même année. A Afrique Education, on avait touché du doigt la façon dont on empêche l’éclosion du continent africain. Actuellement président du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et président du PDCI, le président, Henri Konan Bédié, grâce à sa vision, en 1997, aurait pu aider l’Afrique, mais, on ne lui en a pas laissé la possibilité. Une vingtaine d’années, plus tard, le FMI découvre que la « fuite des cerveaux » est à l’origine du sous-développement de l’Afrique. Une trouvaille susceptible de bénéficier du Prix Nobel ! Une véritable plaisanterie.
Dans son rapport sur les prévisions économiques mondiales, le FMI estime, en effet, que le chiffre des migrants africains à destination des pays les plus riches pourrait bondir de 7 millions en 2013 à 34 millions en 2050.
« La fuite des cerveaux est particulièrement importante en Afrique subsaharienne », note l’institution internationale en précisant que ce boom migratoire est largement nourri par la rapide croissance de la population active des pays africains.
« L’immigration de jeunes travailleurs qualifiés fait peser un lourd tribut à une région au capital humain déjà rare », ajoute-t-elle.
Le FMI prend, en exemple, le départ de « docteurs et infirmières du Malawi et du Zimbabwe », qui pèse sur le plan « purement économique mais aussi social ».
La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis accueillent près de la moitié de la diaspora d’Afrique subsaharienne aujourd’hui.
Tout cela, c’est du déjà vu et du déjà entendu. C’est un constat qui ne change rien à la situation actuelle. A Abidjan, les participants au Colloque avaient trouvé des solutions à ce problème, qui demandent toujours à être appliquées pour vaincre ce mal. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Le président, Henri Konan Bédié, est, toujours, disponible. Tout comme le professeur Saliou Touré et le magazine Afrique Education.