Sur un ton jugé péremptoire et suffisant par le Collectif « Sortir du F CFA », le président français a convoqué les 5 chefs d’Etat membres du G5 Sahel pour qu’ils formalisent et clarifient leur demande vis-à-vis de la France. Makhoudia Diouf et ses camarades du Collectif, comme beaucoup d’autres, ont été troublés par l’inélégance du jeune président à l’égard de ses homologues africains. D’où une réaction sans appel de ce jeune mouvement associatif dont voici la teneur :
« Avant tout, notre Collectif ne s’exprime directement que sur des sujets qui sont en lien direct avec la monnaie coloniale, le F CFA. Au moment du lancement de notre mouvement, nous avions fait le choix de nous focaliser uniquement sur la lutte contre la monnaie coloniale, sans pour autant minimiser les autres sujets qui touchent l’Afrique dans ses relations avec le reste du monde.
Ensuite, de nombreuses organisations, des intellectuels africains, français, et de partout font, déjà, un extraordinaire travail de dénonciation de la présence militaire française en Afrique noire », note le Collectif « Sortir du CFA ».
Pour rétablir la sécurité au Sahel, le Collectif pense que « La CEDEAO, la principale organisation de la sous-région, doit s’impliquer militairement dans ce conflit. Il est donc urgent de mettre en place un pacte militaire entre les Etats africains à travers un front commun défensif afin de garantir la paix et la sécurité dans la région, sous l’égide de la CEDEAO ».
Et d’asséner avec courage « La tutelle française et de celle du Conseil de sécurité des Nations-Unies sur certains pays africains en matière de défense et de sécurité ont trop duré. L’ancienne puissance coloniale n’a plus à intervenir militairement en Afrique ; les Etats-Nations africains doivent préserver mutuellement leur souveraineté territoriale, militaire et économique ».
Le Collectif conclut par un bref rappel historique : « Dans les années 60, à Châteauroux, comme ailleurs en France, fleurissaient des graffitis «US go home» pour réclamer le départ des soldats américains. Aujourd’hui, de Paris à Bamako en passant par Niamey et Nouakchott, la jeunesse africaine demande la fin de cette guerre prétendument humanitaire avec le départ des troupes françaises. L’histoire qui se répète, ce n’est nullement l’expression d’un sentiment d’hostilité à l’égard de la France et des Français avec lesquels nous partageons une histoire commune. Le président français devrait relire son illustre ancêtre Maximilien de Robespierre qui, dans un discours contre la guerre prononcé au club des Jacobins le 18 décembre 1791, déclarait ceci : personne n’aime les missionnaires armés » (sur notre photo, un soldat français en 2016 aux alentours de Tombouctou au Mali).