GABON : Début de l’hémorragie après la démission du Très Honorable Guy Nzouba Ndama

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Le Très Honorable, Guy Nzouba Ndama, n’a pas, encore, parlé. Plus précisément, il n’a pas, encore, tout dit, des raisons de sa démission, qui rend bien triste, dans le camp présidentiel. C’est un coup de poignard dans le dos, a-t-on commenté dans l’entourage de BOA (Bongo Ondimba Ali), actuellement, aux Etats-Unis, où il est allé participer à une conférence sur la …sécurité nucléaire. Un sujet sans doute importantissime. Sauf qu’au Gabon, les préoccupations sont ailleurs…

Mais le Gabon étant le Gabon, le Très Honorable n’a pas digéré sa démission, qu’il était, déjà, ostracisé par les médias d’Etat. Son discours retransmis en direct sur Radio Gabon avait été coupé net. A la place, on a mis des chansons claironnant sur le dynamisme du « distingué camarade » (entendez le BOA). De leur coté, les militaires sont aux petits soins, à cause de certains mauvais esprits qui véhiculent de plus en plus, l’idée d’un coup d’état, afin de dégager le BOA et sa clique de « profito-situationnistes ». Dans sa grande magnanimité, le gouvernement a décidé d’accorder des réductions exceptionnelles aux achats effectués par les militaires ou leurs épouses. Leurs maîtresses aussi. C’est simple : il suffit, tout simplement, de brandir la carte professionnelle du militaire pour se faire servir.

Hier, sur Gabon Télévision, la première chaîne publique, le reportage sur le Très Honorable est passé en troisième position, après, le reportage sur le séjour du BOA aux Etats-Unis, suivi de celui sur la présence du premier ministre, Daniel Ona Ondo, à l’investiture, à Bangui, du président centrafricain, Faustin Archange Touadera. C’est pourtant la démission du patron des députés et baron parmi les barons du régime, qui faisait la (véritable) actualité, dans le pays. Mais, il paraît que ça ne tourne plus rond à Télé Gabon, objet d’une tentative d’OPA des émergents.

En attendant que le Très Honorable parle aux Gabonais, on commence, déjà, à faire la queue pour le suivre (là où il veut aller). Ce matin, neuf députés (PDG) ont démissionné : Vincent Ella Menié (député du 3e siège du Ntem à Bitam), Philippe Nzengue Mayila, (député du siège unique de la Louetsi Bibaka), Senturel Ngoma Madoungou (député du 1er siège de l’Ogoulou Mimongo), Vincent de Paul Gondjout (député du 1er siège, dans le 3e arrondissement de Libreville), Christian Clotaire Ivala (député du 1er siège Mougoutsi à Tchibanga), Michel Mboumi (député du 3e siège Etimboué à Omboué), Sylvain Momoadjambo (député du 1er siège Zadié à Mekambo), Maxime Ondimba (député du 1e siège Haut Como à Medouneu), et Edgard Owono Ndong (député du 2e siège du Woleu à Oyem). A ces neuf députés démissionnaires et membres à part entière du PDG-Héritage et Modernité, il faut ajouter, aussi, l’exclusion, le 9 mars dernier, par le président du PDG, de trois autres députés appartenant au même courant : Menga Messone, Baro Chambrier et Ignoumba. Conclusion : ça commence à faire boule de neige.

Mais avec la démission du président de l’Assemblée nationale, c’est, carrément, une partie de l’édifice qui s’est écroulée.

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