Près de 220 journalistes ont été tués au cours des deux dernières années par les forces israéliennes à Gaza alors que le droit international garantit la protection des journalistes dans l’exercice de leur fonction avec la résolution 2222 du Conseil de sécurité de l’ONU, bafouée, consciemment, par l’armée israélienne. C’est quoi ce droit international à deux vitesses qu’Israël piétine allègrement au vu et au su de tous les membres du Conseil de sécurité alors que si un autre pays causait le dixième des torts que l’Etat hébreu provoque, il serait tout simplement voué aux gémonies ?
Le seul « crime » attribué aux 220 journalistes assassinés (notre photo d’illustration de journalistes présents dans Gaza) par la soldatesque de Netanyahu : raconter les faits, témoigner de l’horreur, transmettre au monde ce que l’armée israélienne tente de cacher et essaye de justifier. Ces journalistes ont été tués parce qu’ils sont les témoins indispensables de la réalité du conflit. Sans eux, les femmes, les hommes et les enfants victimes de l’armée israélienne tombent dans l’oubli.
Depuis deux ans, une organisation comme RSF (Reporters sans frontières) et d’autres dénoncent, sans relâche, le massacre de ces journalistes et pourtant, chaque jour, les attaques à leur égard continuent. A qui la faute ? Pourquoi ne fait-on rien ? Est-ce parce que Donald Trump ferme les yeux devant toutes les tueries israéliennes au nom de son soi-disant amour qu’il porte à ce pays (massacreur) de civils innocents, que d’autres dirigeants ne disent rien ? Qu’on ne vienne pas, par la suite, parler des droits de l’homme en Afrique où les Africains n’ont plus de leçons à recevoir de personne. L’Afrique leur dit : Allez voir du côté de Gaza où Israël perpétue un génocide à ciel ouvert, avant de venir nous parler droits de l’homme en Afrique.

Ces trois dernières semaines, 12 journalistes ont été tués dans des frappes ciblées. Certains, alors qu’ils étaient abrités sous une tente près de l’hôpital Al-Shifa, comme le reporter d’Al Jazeera Anas al-Sharif, d’autres comme Hossam al-Masri et Mariam Abu Dagga se trouvaient dans un immeuble du complexe médical Al-Nasser connu pour être aussi un lieu de travail des reporters. Khaled al-Madhoun, lui, a été abattu alors qu’il filmait une distribution de nourriture. Tous ont été tués pour n’avoir fait que leur métier : relater les faits.
Face à la gravité de cette situation, la communauté internationale doit réagir. Nous alertons sur l’ampleur des crimes. La Cour pénale internationale a été saisie à quatre reprises pour crimes de guerre contre les journalistes depuis octobre 2023 et ne dit encore et toujours rien. Nous appelons d’urgence le Conseil de sécurité de l’ONU à se réunir pour mettre fin au massacre qui n’a que trop duré et montré la grande lâcheté de l’espèce humaine.