GUERRE AU SOUDAN : Abdel Fattah al-Burhane imperturbable malgré les sanctions américaines

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Le général-président, Abdel Fattah al-Burhane, est un homme imperturbable. Après avoir enregistré une sérieuse déconvenue auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) dans l’affaire des soupçons d’ingérence des Emirats arabes unis au Soudan, le numéro un soudanais a appris qu’il serait sous le coup de nouvelles sanctions américaines. Deux très mauvaises nouvelles qui ne l’empêchent pas d’avancer.

Comme si la déclaration d’incompétence datant du 5 mai 2025 du plus haut tribunal au monde ne suffisait pas, les autorités soudanaises font également l’objet d’accusations de la part des Etats-Unis. Elles auraient employé des armes chimiques lors de leurs affrontements avec les Forces de soutien rapide (FSR) d’Hemedti. Des allégations que l’Etat soudanais, désormais, basé à Port Soudan, a rejeté en bloc, les considérant d’ailleurs comme étant sans fondement (sur notre photo Abdel Fattah al-Burhane en compagnie de son principal soutien le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi).

Aucune preuve n’a, pour le moment, été fournie par l’Administration Trump pour justifier sa prise de position, ni sa décision d’imposer de nouvelles sanctions au Soudan. Cependant, l’approfondissement des liens bilatéraux entre Washington DC et Abou Dhabi suscite des questionnements de part et d’autre. Selon la Maison Blanche, des accords de 1.400 milliards de dollars sur 10 ans auraient été signés, le 15 mai dernier, entre les présidents américain et émirati.

Un montant suffisamment pharaonique pour considérer la notion de conflit d’intérêt prêtée aux actions des Américains qui sont favorables aux Emirati, et murmurée chez les observateurs internationaux indépendants. Les Emirats arabes unis dont l’implication dans le conflit entre al-Burhane et Hemedti a été documentée à plusieurs niveaux par des panels d’experts onusiens, des ONG et autres, maintiennent leur étonnement face aux reproches du Soudan.

En réponse à cette succession de mauvaises nouvelles du mois de mai, Abdel Fattah al-Burhane a choisi de nommer un premier ministre civil à la tête de son gouvernement. C’est ainsi que la nomination de Kamil al-Tayeb Idris met fin à une vacance de poste de plus de trois ans. Cette annonce a été saluée par l’Union africaine, qui y voit une volonté du leader soudanais de restaurer l’ordre constitutionnel. Mention Bien pour le général-président qui renforce son image à l’international.

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