Il est 21 heures, ce samedi, 26 juillet, quand un groupe armé est repéré dans Komanda, localité de la province d’Ituri, dans le Nord-Est de la RDCongo. Les hommes se dirigent vers l’église de la paroisse, Bienheureuse Anuarite, où des fidèles sont rassemblés pour une veillée de prière.
43 catholiques massacrés à la machette
Ces derniers sont bientôt tous massacrés à la machette, et une fois leur forfait accompli, les assaillants s’en prennent alors à plusieurs commerces et habitations alentour, qu’ils pillent et incendient, tuant d’autres civils. Selon Vatican News, « le curé de la paroisse, l’abbé, Aimé Lokana Dhego, relate, pour sa part, que plusieurs autres ont été enlevés et on est pour l’instant sans nouvelle d’eux ». Cette attaque aurait fait, au moins, 43 morts parmi la communauté catholique locale : 19 femmes, 15 hommes et 9 enfants auraient péri, le nombre de personnes enlevées n’étant pour l’instant pas connu.
Un communiqué publié, lundi, 28 juillet, par le Vatican indique que « Sa Sainteté le pape Léon XIV a appris avec consternation et profonde affliction l’attaque perpétrée contre la paroisse Bienheureuse Anuarite de Komanda dans la province de l’Ituri, qui a causé la mort de plusieurs fidèles, rassemblés pour le culte ». Le Saint-Père connaît la RDCongo pour y avoir séjourné comme prêtre et n’ignore pas les difficiles conditions de vie des populations. Il n’en a été que plus affligé.
Radio Okapi, la chaîne congolaise, indique, de son côté, que cette attaque est « attribuée aux rebelles ADF », un groupe islamique. S’il s’agit de la plus meurtrière des dernières attaques perpétrées par cette organisation paramilitaire, Vatican News fait état du communiqué publié le 23 juillet par la MONUSCO (Mission des Nations-Unies au Congo), qui indique que plus de 80 personnes ont été tuées par les ADF (notre photo), au mois de juillet, total porté donc désormais à au moins 123 victimes, avec le massacre de Komanda.
Le terrorisme au service de la loi islamique

Le groupe ADF (Allied Democratic Forces, Forces démocratiques alliées) est une organisation salafiste créée en 1995 et qui comptait, au départ, environ, 500 combattants. Ougandaise à l’origine, bien que comprenant aussi des combattants musulmans issus de plusieurs pays de la région, dont des Zaïrois et des Rwandais, ADF a, dans un premier temps, lutté contre le président ougandais Yoweri Museveni. Mais assez rapidement, ses objectifs ont évolué, ADF voulant imposer, via des attaques et attentats, l’application de la loi islamique dans toute l’Afrique centrale. L’organisation a quitté l’Ouganda pour s’installer à Mon Hoyo, sur les versants des monts Rwenzori, au Nord-Est du Congo. En 2017, rappelle Le Figaro, « le groupe a prêté allégeance à l’Etat islamique […] qui présente désormais les ADF comme sa branche en Afrique centrale (ISCAP) ». Le bilan de ces massacres se monterait à plusieurs milliers de victimes, principalement, chrétiennes.
Les effectifs exacts d’ADF sont difficiles à estimer, d’autant plus qu’ils peuvent évoluer de façon soudaine. En effet, outre ses activités de contrebande lui permettant de se financer, ADF recrute, en partie, en attaquant des prisons, « libérant » des centaines de prisonniers qu’il enrôle de force.