Alors qu’il était la cible d’une campagne orchestrée par la plupart de ses homologues européens, Viktor Orban a reçu une excellente nouvelle venant de Washington DC. En effet, Donald Trump a décidé de lever les sanctions qui frappaient son gouvernement, et empêchaient Budapest de lancer la création d’une usine nucléaire à usage civil, en partenariat avec Moscou.
Ces sanctions avaient été instaurées dans les tout derniers instants de l’administration Biden, en guise de représailles aux nombreux vétos posés par Orban, lorsque le Bloc des 27 cherchait à intensifier la pression sur Vladimir Poutine dans sa guerre contre l’Ukraine. A plus d’une reprise, le blocage du dirigeant hongrois a donné un peu de répit au président russe.
S’étant retrouvé à la tête de la présidence tournante du Conseil de l’UE l’été dernier, Viktor Orban avait choqué ses voisins européens en prenant sur lui d’aller rencontrer Donald Trump aux Etats-Unis, à ce moment-là, candidat à la présidentielle américaine, pour discuter de comment rétablir la paix en Europe. Une initiative qui n’avait pas du tout été du goût de Bruxelles.
Ayant résolu de tout faire pour empêcher Orban de prolonger son bail à la tête de son propre pays, ils ont commencé à préparer le terrain un peu plus d’un an avant la tenue des prochaines élections générales. A cet effort, se sont joints les médias mainstream occidentaux, qui ne cessent d’ailleurs de le donner perdant dans des sondages dont eux seuls connaissent le secret.
Mais, il se trouve que la stratégie du leader hongrois a fini par payer. Forcément dans les petits papiers du chef de la Maison Blanche pour avoir été le seul dirigeant européen à le soutenir avant la présidentielle américaine du 5 novembre dernier, Orban, qui sait que Donald Trump est quelqu’un de reconnaissant, obtient aujourd’hui un geste à haute valeur.

Cette annulation des sanctions permet à la Hongrie d’entrevoir une ère où le coût de l’énergie sera probablement l’un des plus bas d’Europe. Car, la mesure adoptée par Washington DC ne s’appliquerait pas uniquement au gouvernement de Budapest, mais aussi, et surtout, aux entités russes impliquées dans ledit projet.
Avec cette nouvelle qui vient doper le capital politique d’Orban, les cartes viennent d’être rebattues au sein des Hongrois, qui ne se laisseront plus facilement manipuler par l’alliance informelle entre l’opposition hongroise et la horde de dirigeants de l’UE, qui veulent la peau du chef de leur gouvernement. Les prochains sondages d’opinion seront intéressants à analyser.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)