« Mauritanie : arrêté à l’aéroport. Le gouvernement me refuse l’entrée sans explication et m’expulse », a écrit Tariq Ramadan sur son compte Twitter, samedi, 16 juillet, peu après 01H00 (locales et GMT), indiquant qu’il s’agit pour lui de la « huitième interdiction d’un pays dit musulman ».
Le général-président, Mohamed Ould Abdel Aziz, craint-il donc pour son si fragile pays ? On croyait qu’il était un homme à poigne, mais, là, devant un simple conférencier qui n’utilise que les mots, il fait montre d’une fébrilité qui devrait donner des idées à ses opposants. Il n’est, finalement, pas l’homme qu’on craint tant.
Dans une vidéo d’une durée de plus de sept minutes postée sur sa page Facebook dans la nuit de vendredi à samedi, Tariq Ramadan a indiqué qu’il avait été invité, en Mauritanie, par des organisations – qu’il n’a pas identifiées – pour animer des conférences et devait « rencontrer des pauvres sur le terrain » durant son séjour.
L’interdiction d’entrer en Mauritanie lui a été notifiée à l’aéroport de Nouakchott, où la vidéo a été tournée, et « il semblerait que la décision vienne directement de la présidence », a dit Tariq Ramadan, sans préciser de motifs.
Jusqu’à samedi, en début d’après-midi, aucune source officielle, à Nouakchott, n’a souhaité s’exprimer sur le sujet.
Une source policière a, simplement, confirmé que M. Ramadan « a été expulsé », sans être en mesure de se prononcer sur les motifs de cette mesure.
« Les raisons sont sans doute liées à ses activités on ne nous a rien dit de précis », a-t-elle affirmé.
D’après des informations de la presse locale, Tariq Ramadan était arrivé, vendredi, vers 23H00 GMT, à Nouakchott, par un vol d’une compagnie marocaine. Il a été renvoyé au Maroc, d’où il venait.
Il devait animer une série de conférences, du 16 au 20 juillet, en Mauritanie, à l’invitation de deux organisations non gouvernementales locales caritatives, « La Marmite du partage » et « Main dans la Main » (notre photo). Ces associations organisent, souvent, des conférences-débats et des activités de bienfaisance au profit du grand public. Aucun responsable des deux ONG n’avait pu être joint dans l’immédiat.
Avec l’AFP